J'avais envie de trouver un autre auteur dans la veine d'un Bukowski. Ce Hilsenrath est un peu du même acabit. On trouve des différences, mais ils ont tous les deux un ton cru, une façon de dépeindre les gens qui fait qu'ils ont leurs défauts et les auteurs ne cherchent jamais à forcer leur appréciation.
L'intrigue est au pus simple : Bronsky veut terminer son futur best seller ; Bronsky veut baiser. Quand il a les mains en poche, c'est certainement qu'il se tripote la nouille. Sinon c'est qu'il a accepté un job pour lui permettre de remplir le frigo payer une partie du loyer en retard et ainsi passer du temps libre à écrire. C'est pas plus compliqué que ça. Et ça fait du bien. Quoique, sur la fin, il se permet de dévoiler un peu son bouquin au travers de récits fictifs plus dramatiques, plus sérieux mais toujours avec ce style cru. C'est passionnant.
L'auteur choisit bien les mots, et il prend un malin plaisir à écrire des dialogues. C'est ça la différence la plus notable avec Hank : l'américain se plaît à décrire des choses dégueulasses et des situations absurdes, alors que l'allemand prend plus de plaisir à écrire des échanges absurdes avec un très grand sens de la comédie, et ce sans jamais forcer quoi que ce soit. Evidemment, Bukowski aussi aime les dialogues, et Edgar aime les situations cocasses. Par contre il ne fait que très peu de description (Charles n'en fait pas énormément non plus ceci dit). Enfin, je vais arrêter la comparaison, ça devient idiot.
Ce bouquin est très bon, assez sincère, assez cru, avec un style accessible mais jamais scolaire ou académique ou anonyme, non, on sent que le bonhomme aune voix, une façon d'écrire qui lui est propre ; j'ose espérer que le traducteur a fait du bon boulot.
Bref, très bon bouquin pour commencer l'année.