Gagner la guerre, c’est l’histoire d’un salop comme la littérature a l’habitude d’en produire : Don Benvenuto.
Le Bienvenu d’abord pour son patron, Ducatore. Si Benvenuto est dégueulasse dans son comportement, Ducatore l’est dans ses stratégies. Ces deux-là, rien ne peut les arrêter. A part peut-être eux-même…
Le Bienvenu ensuite pour Ciudalia, la grande cité commerçante aux inspirations italienne, personnage à part entière du roman, qui gagne la guerre grâce à la fourberie de l’assassin.
Le Bienvenue enfin pour le lecteur, car ce narrateur-personnage est autant attiré par son langage et son humour que dégoûté par ses actions.
Ensuite, il y a tous les personnages qui gravitent autour. Tous mériteraient un roman, mais peut-être surtout le preux Belisario Ducatore, fils du Podestat, dont on ne peut que rêver les aventures chevaleresques dans ce monde rongé par la convoitise et l’hypocrisie.
Alors, se pose vite la question axiologique du roman : peut-on faire le bien dans un monde mauvais ? La seule façon de s'en sortir est-elle de devenir un salop comme Benvenuto ?