Au 1er sens du terme, ce roman est un hommage au Prince de Nicolas Machiavel. Il nous décrit les aventures et surtout les déboires de l'homme de main du politicien le plus immoral qui soit.
Sur fond de combines politiques pires que celles de Game of Thrones, on surfe entre des scènes de cape et d'épée avec des duels, des évasions par les toits, des vendetta ; mais aussi de la fantasy plus classique avec de la magie noire, des elfes, des nains, des légendes de batailles oubliées,...
Ces changements de tons impriment parfois un rythme étrange, on passe des intrigues entre grandes maisons avec des scènes longues à une virée en campagne (le cœur du livre avec le magicien nécromancien, les 2 barbares et le bretteur) qui m'a fait pensé à une quête d'un jeu de rôle du type livre Dont vous êtes le héros.
L'auteur arrive à créer un univers cohérent que l'on découvre petit à petit au fil des confidences de la crapule qui sert de héros : une cité ressemblant à celles de l'Italie de la Renaissance, des batailles navales épiques, des magiciens, des forêts froides et dangereuses, .... Il arrive à nous faire y entrer sans peine avec des descriptions très imagées de ce narrateur, on a droit à un vocabulaire assez recherché par les nobles à l'argot des petites gens ou au sabir codé des assassins.
Et quel narrateur justement! Je n'aurai jamais cru pouvoir m'attacher autant à un personnage aussi antipathique : homme de main, assassin, mauvais fils, égoïste, joueur, bagarreur, ... Et pourtant au fil des pages, on découvre de petites portions de son passé, on se prend de pitié pour toutes les souffrances par lesquelles il doit traverser, on admire sa ruse, son bagout et sa fidélité quasi-sans faille à son patron.