Alliage de style, jouissance littéraire, humour et narrateur atypique : un livre dont la verve est u

Dans un autre monde dont l'atmosphère est vénitienne renaissance, un lieu qu'on appelle le Vieux Royaume, nous suivons Benvenuto, homme de main/cocher/assassin/ambassadeur/souffre-douleur/deus-ex-machina d'une famille noble et influente où les luttes de pouvoir, intrigues, conflits et enjeux politiques se retrouvent mêlés, que ce soit dans la lumière ou dans l'ombre.

Il est notre narrateur, une canaille charismatique, réaliste mais grandiose aussi bien dans sa dépravation que dans son art de conteur ! Il est aussi malheureusement l'épée coincée entre l'enclume et le marteau de la justice et de la nécessité ...

Un seul point négatif : la répétition de certains procédés d'écriture (scénaristiquement et stylistiquement parlant) desservant la qualité globale, mais ce ne sont que de légères contrariétés que le roman nous fait oublier par le reste de ses éblouissantes qualités.

Plein d'entrain, le vocabulaire riche et gouailleur, un univers très travaillé, peuplé de personnages dont la profondeur et la séduction sont grandes, histoire incitant à la surconsommation de substance remplaçant artificiellement le sommeil, Jaworsky ne nous épargne rien, nous gâte avec ce livre riche, complet, cynique de par son narrateur dont la figure indépendante et décalée, marionnette et acteur de l'histoire, donne la cerise géante et pailletée au sommet du gâteau titanesque ...

Un délice malheureusement méconnu !