Serge Gainsbourg est un des artistes les plus chanceux du monde. Déjà parce qu'il a eu une vie artistique unique et absolument incroyable. Ensuite parce que c'est un survivant (pour en savoir plus: cherchez, ce serait trop long à expliquer). Et enfin, et surtout: il a la biographie ultime qui lui est dédiée ! Ni Brassens ni Brel, et encore moins Ferré, n'ont eu un ouvrage aussi complet sur eux. N'importe qui rêverait d'avoir une biographie de cette qualité à son effigie, moi compris !
Verlant, sur ces 1000 pages, influe de sa passion évidente pour Gainsbourg, tous les évènement de l'homme à tête de chou. Rien n'est laissé au hasard, aucune anecdote n'est mise de côté, et surtout il ne cherche absolument pas à en faire un Dieu parfait. Il n'hésite pas à mettre en avant à certains passages son travail insipide ou son laisser-aller, et même ses comportements révoltants durant les années 80. Mieux encore, il se permet de dire son avis ! Il est d'ailleurs rarement contestable. On était déjà fasciné par le chanteur, on l'est encore plus quand on lit les aventures qu'il a vécues, tel un aventurier moderne qui ne serait jamais parti de son Paris. Et ça incite à la découverte du répertoire, et à réécouter les albums avec une oreille nouvelle. Il se lit beaucoup plus vite qu'on ne le pense, et c'est juste passionnant. Un travail complet, tout simplement. Vraiment, Gainsbourg était un enfant de la Chance. Et son drame aura été de ne jamais s'en être rendu compte.