Le titre original de ce roman fait un peu moins dans la provocation que le titre français ... Bien sûr, il accroche moins le lecteur.
Ce roman de James H. Chase est paru en France dans la prestigieuse Série Noire chez Gallimard sous le numéro 31.
J'avais découvert ce roman aux abords de la trentaine lors de ma grande période du polar noir et que j'ai commencé à en faire collection. Cela m'a un peu passé depuis mais je prends toujours plaisir à relire ces romans noirs qu'il s'agisse de Chase ou John Trinian ou Peter Cheney.
Ce roman est assez typique de Chase : Floyd Jackson, un ancien flic devenu détective privé puis, une fois sa licence retirée pour excès de magouilles, se retrouve dans un pétrin sans nom à devoir accepter n'importe quelle affaire plutôt foireuse même si son flair lui crie que l'affaire est bel et bien foireuse.
Le tout entre plusieurs verres de gin ou de whisky, histoire de s'éclaircir les méninges.
Le roman démarre sur les chapeaux de roues où on ne sait pas trop qui des flics (officiels) ou des malfrats est le plus truand.
S'ajoute à cet embrouillamini, une femme belle comme le jour, vénéneuse comme la nuit et surtout qui sait où elle va et comment mener sa barque. Même si le héros nous assure que "Les femmes sont de drôles d'animaux. on ne sait jamais où on en est avec elles. Pas la peine d'essayer de comprendre leur mécanique, ce n'est pas faisable".
Au point que le lecteur, qui est toujours malin quand Chase accepte de lui glisser un chouïa d'info, ne cesse de clamer tout au long du roman, en vain : "Floyd, méfie-toi !" Mais rien à faire, il fonce tête baissée vers la mélasse qui pourtant ne sent vraiment pas bon. Le héros est, comme dans le théâtre tragique grec, déterminé !
Le style, c'est le style de Chase où, souvent, le héros parle à la première personne avec un accent et un vocabulaire à la coule, dévoilant ainsi le personnage devant qui il vaut mieux ne pas se baisser pour ramasser sa carte bancaire tombée au sol.
Chase mène son récit avec un notable suspense où on ne comprend vraiment qu'à la fin, la clé de ce sac de nœuds.
Si j'avais eu à noter le livre il y a une bonne trentaine d'années, j'aurais probablement mis 8 ou 9.
Là, j'hésite entre 7 ou 8 ; pour le bon vieux temps, je vais quand même mettre 8.
Pour la provoc.