Gatsby le magnifique par Queenie
Y'a des classiques, on recule toujours avant de les lire. Juste parce qu'ils sont classiques, connus, reconnus, et avec une couche de poussière sous laquelle peut se cacher trop de vieillotteries... En tout cas, c'est ce qui me fait souvent hésiter avant de lire un classique, et puis un jour, on m'en met un dans les mains, et il y a quelques temps, c'était Gatsby, et c'était une bonne idée !
Déjà, il est court. Pas de panique de phrases à rallonge ampoulées dans un univers trop éloigné de mœurs trop dépassées. Ensuite Fitzgerald a un talent pour mettre le lecteur à l'écart des choses tout en le guidant doucement dans les aléas de son histoire. Donc : pas de pathos, pas de mièvrerie, pas de sentimentalisme. Pour une histoire qui tourne essentiellement autour d'un amour tragique, c'est un coup de maître !
Je me suis accrochée à cette histoire, je les ai suivis, sentant que ça allait forcément mal finir. L'impression de voir les robes tournoyer autour de moi, les lumières scintiller, les corps se frôler, entendre l'alcool dans les verres, les rires et les bruits de toasts. Au cœur des fêtes, observatrice. Comme le personnage narrateur.
C'est une belle histoire, qui glisse toute seule, que j'ai lu avec un plaisir simple et captivé à la fois. Évidemment que ça ferait un bon film (plus rien d'étonnant désormais de savoir qu'il existe déjà des adaptations et que Baz Luhrmann s'attaque à la prochaine).
Je retrouve aussi l'univers dont parlait Zelda (épouse de Francis) dans son propre livre, mais ici, le livre a un ton doux, mélancolique, suranné, et élégant. Jamais un mot plus haut que l'autre, pas de crise. Des phrases justes sur les sentiments, sans débordement.
(Plus qu'à trouver Tendre est la nuit)