Le roman a certes été écrit par un américain, mais il est très documenté et offre une plongée directe dans le mode mystérieux des geisha.
Une geisha est une sorte de grande courtisane, son rôle est de divertir des hommes. Mais là où leurs compétences s’arrêtent à la chambre à coucher et à la beauté dans la plupart des pays, les geishas sont expertes dans l’art de la danse, du chant, de la musique, de la cérémonie du thé et de la discussion.
Les mémoires d’une geisha raconte l’histoire de Chiyo, vendue par son père avec sa sœur. Emmenée à Tokyo, elle est rapidement séparée de sa sœur, plus âgée, et arrive dans une okiya, une maison de geisha. Sa vie change et elle devient une petite servante, avec Pumpkin, une fille de son âge et la célèbre geisha Hatsumomo, hautaine et orgueilleuse. Celle-ci semble voir immédiatement dans les yeux couleur mer, si rares au Japon, de Chiyo une future rivale, et décide donc de lui pourrir la vie. Certes, ce n’est pas très raffiné comme manière de parler, mais s’est assez représentatif de ce qu’il se passe. Heureusement, Chiyo est repérée par Hameha, une geisha célèbre, rivale de Hatsumomo et décide de prendre la petite sous son aile avec un pari fou : Chiyo, devenue Sayuri, devra avoir remboursé la dette de son éducation en moins de 6 mois.
Dans le livre, toute l’éducation de la geisha est décrite en détail : on voit par exemple que les geisha doivent dormir sur le dos, la nuque sur un appuie-tête qui permet de préserver leur coiffure qui tient plusieurs jours. Pour apprendre à ne pas gâcher leur coiffure, les maiko, apprenties-geisha, voient leur tête de futon couverte de poudre de riz. Si elle bouge, la poudre macule leur coiffure et elle doivent la refaire le jour suivant, jusqu’à ce qu’elles y arrivent. Et évidemment, faire une coiffure aussi délicate et rigide est extrêmement douloureux.
On voit également comment une geisha travail : l’apprentissage de tous les arts, mais également de la séduction, en ne dévoilant que leur poignet pour montrer un bout de peau sans maquillage.
Dans le film, ça va évidemment plus vite, même s’il dure déjà 2h30 ! Les décors et les costumes sont absolument sublimes. Les actrices sont très douées, que se soit l’hautaine et très belle Gong Li dans le rôle d’Hastumomo, la sage Michelle Yeoh qui interprète Mameha et Zhang Ziyi qui joue Sayuri. Ces deux dernières ont déjà joué ensembles dans Tigre et Dragon et leur binôme « grande sœur-petite sœur » fonctionne à merveille.
Si vous n’avez pas encore vu ce film, foncez ! C’est très intéressant, très beau, très humain.
Quant au livre, il vous plaira sûrement si vous êtes intéressés ou passionnés par la Japon, les univers de femmes, d’arts et de subtilités, d’amours contrariées et de geishas jalouses !
Le petit truc en plus : le film a fait pas mal de bruit lorsqu’il est sorti. En effet, les actrices sont d’origines chinoises, parlent chinois, mais ne connaissent rien au Japon ! Elles ont donc appris les textes japonais juste à l’oreille. Évidemment, les japonais n’ont pas vraiment apprécié !
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