Voici un vieux roman de SF (1965), qui a récemment été réédité par les Éditions Mnémos.
L'histoire se déroule en 1977, cinq ans après l'apparition sur Terre d'une plante étrange, très envahissante. La Plante en question ressemble à un gigantesque brin d'herbe. Elle est verte, lisse, très, très haute (plus de cent cinquante mètres de haut) et surtout, elle draine les ressources des sols au point de tuer dans son entourage toute végétation et d'assécher les points d'eau.
Nous suivons l'histoire d'un village de survivants d'un peu plus de deux cent personnes, qui lutte pour sa survie. Cette communauté est menée d'une main autoritaire par un leader fanatisé par sa foi. Ce dernier a décidé de mener la guerre à cette plante, qu'il pense avoir été envoyé par dieu pour punir la Terre. Pour se faire, il perce chaque jour la "peau" de la Plante pour lui pomper sa sève, qu'il utilise ensuite pour fertiliser les champs du village (des champs de maïs), incapables de se maintenir sans l'apport de la dite sève.
Assez vite, on apprend que les autorités politiques se sont effondrés très vite face aux famines déclenchées par l'arrivée de la Plante, et ce à travers toute la planète. On apprend également que cette plante est sans doute extra-terrestre. C'est du moins l'une des thèses qui nous est présentée.
Thèse qui est confirmée un peu plus tard, quand on comprend que la plante est surveillée par des sortes de drones qui éliminent toute forme de vie aux abords des plantes, l'Humanité se trouvant ravalée au rang de simple espèce nuisible pour la culture de la Plante.
Une fois ce décor planté, et comme beaucoup de romans post-apocalyptique, on va surtout s'intéresser aux interactions entre survivants, et constater que même au bord de l'extinction (beaucoup de personnes sont mortes en cinq ans. Genre, vraiment beaucoup), les rivalités personnelles et les petites luttes de pouvoirs sont plus que jamais à l'ordre du jour.
La question écologique et les relations humaines sont au cœur de ce roman, qui nous plonge dans un monde sombre, désespéré et crépusculaire. Le récit est prenant, glaçant, beaucoup de personnages sont peu sympathiques ou clairement stupides et les quelques personnages sympathiques n'en sont que plus attachants.
Ce roman avait la réputation d'être cynique et amer, et je dois dire que ce n'est pas usurpé.