Le style d'écriture maintenant un peu archaïque peut rebuter les jeunes lecteurs (particulièrement en lecture scolaire forcée), cepeandant Germinal mérite dans l'ensemble le coup d'oeil.
A une période et dans un lieu où la prospection et le traitement du charbon fait vivre tant bien que mal les plus basses couches de la société pour le plus grand profit des propriétaires aisés et bourgeois, Germinal narre la révolte de quelques individus contre le système et leurs interactions amoureuses.
Si une chose m'a marquée dans ce livre, c'est la faim, suivie de très près par la crasse omniprésente du charbon, noircissant tout d'abord le corps des travailleurs pour obscurcir finalement tout espoir en eux.
Les personnages avec leurs qualités et leur défauts sont plutôt bien construit, même si on regrettera de nos jours le coté creux de la quasi-totalité des femmes du récit. Celles-ci se cantonnent aux rôles de bourgeoises superficielles, victimes courageuses, ou amantes, délaissant les rôles actifs. Bien sûr cela il suffit de regarder la date d'écriture du livre, et la période narrée pour comprendre que la société et la façon d'écrire ont considérablement changées depuis.
Le gros reproche que je fais à Germinal, c'est sa longueur. Plusieurs centaines de pages peuvent se résumer caricaturalement ainsi :
Arrivée d'un nouveau venu à la mine, qui sert à nous introduire tout le contexte minier. Travail à la mine éprouvant, maigre salaire, survie familiale/communautaire problématique. Faim. Appel à la grève. Phases plus ou moins violentes de grèves, révolutes. Faim et souffrances des personnages. Grève brisées, les travailleurs retournent à la mine en désespoir de cause. Faim persistante et condition de travaille encore pire. Le tout intercalé de quelques passages sur la bourgeoisie pour accentuer le contraste, et d'une histoire d'amour pour ne pas que le lecteur déprime trop.
Finalement un bon livre dans le genre... mais qui aurait gagné à être plus concis