Patrick Kenzy et Angie Gennaro sont deux détectives privés qui vont se retrouver à enquêter tout d’abord malgré eux, sur la disparition d’une enfant de quatre ans, Amanda McCready. Travaillant avec le concours de deux agents de la protection de l’enfance, les inspecteurs Nick Pool et Remy Bressant, ils vont petit à petit s’impliquer toujours davantage dans cette enquête où rien ne semble clair, et surtout pas la mère de la petite Amanda, une femme méprisable et irresponsable mêlée à un trafic de drogue.
Comme dans un certain nombre de ses romans, l’auteur se plait à mettre petit à petit la mécanique de son récit en place. Et une fois lancée, celle-ci se révèle implacable, l’histoire allant de rebondissement en rebondissement, sans pour autant que cela soit pénible. On sent une réelle maitrise du sujet et des ressorts de l’intrigue. Il est également à noter que rien dans cet univers n’est clairement tout blanc ou tout noir (enfin, à quelques exceptions près, quand même, y'a quand même de beaux pourris). Certains agissent mal pour de bonnes raisons, comme Remy ou Jack Doyle,
dont on apprend qu’ils ont kidnappé Amanda pour la soustraire à un environnement destructeur et lui offrir un peu d’amour. La fin n’est donc pas un happy end : Patrick veut respecter la légalité, en rendant Amanda à Hélène, privant Amanda de l’amour de sa famille adoptive ; Angie veut suivre son cœur, qui la pousse à ne rien dénoncer et laisser Amanda s’épanouir.
On retrouve avec plaisir les personnages de Patrick et d’Angie (Gone Baby Gone étant le 4e de la série de 6 qui leur est consacrée) qui sont d’ailleurs toujours aussi intéressants : même s’ils représentent la Loi, leurs fréquentations les conduisent parfois de l’autre côté de la barrière, vers des personnages comme le truculent et psychopathe Bubba ou Cheddar, avec qui ils ont grandis. Leur côté assez borderline les rend clairement attachants.
Un très bon roman policier, vraiment, qui donne envie de se plonger plus encore dans les autres épisodes des aventures de nos deux héros.