Critique de Gravé dans le sable par Delph Rothdiener
haletant, palpitant, emouvant
le 20 oct. 2015
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"Gravé dans le sable" est la ré-édition du premier roman de Michel Bussi, écrit dans les années 90 et publié en 2007 chez un éditeur régional, sous le titre de "Omaha Crimes". Si l'écrivain normand cherche encore son style, on peut déjà repérer les qualités et défauts qui caractériseront l'ensemble de son oeuvre.
Il s'agit en effet d'un roman à énigme, sorte de puzzle narratif jalonné d'indices réels et de fausses pistes, le lecteur s'efforçant de reconstituer la véritable histoire en fonction des différents points de vue proposés.
Bussi fait déjà preuve d'un style très simple, facile à lire, non dénué d'humour et de second degré, ni de sentimentalisme : des caractéristiques propres à la littérature grand public.
D'autre part, dès ce premier roman, l'auteur situe son intrigue en Normandie, une constante dans ses livres à venir (à de rares exceptions).
De même, on remarque déjà son goût pour les retournements de situation spectaculaires, au profit d'une mécanique narrative précise mais alambiquée, qui met en évidence des invraisemblances parfois embarrassantes.
Les personnages principaux sont assez plats, unidimensionnels ; de manière générale, une certaine naïveté émane du bouquin. Naïveté toujours présente chez Bussi des années plus tard, mais de manière plus maîtrisée. Ainsi, les monologues intérieurs du personnages de Nick, procédé assez balourd, ne ré-apparaîtra pas dans les romans suivants.
Concernant l'histoire proprement dite, le début du roman est très réussi : en quelques chapitres bien troussés, Bussi nous plonge dans les préparatifs du Débarquement de juin 44, au milieu d'un régiment de soldats à bord de l'une des péniches américaines. La loterie funèbre est une belle idée romanesque, et les personnages sont définis efficacement.
Après une grosse centaine de pages, une fois les bases du mystère installées, le rythme commence à s'essouffler, et on déplore un certain nombre de longueurs préjudiciables.
La lecture reste agréable jusqu'à la résolution (plutôt logique et bien amenée, en dépit des invraisemblances évoquées plus haut), mais le coeur n'y est plus tout à fait.
Heureusement, Michel Bussi a la bonne idée de réussir son dénouement (les 2-3 derniers chapitres, et la "chute" finale), ce qui permet de rester sur une bonne impression.
A l'arrivée, "Gravé dans le sable" n'est clairement pas son meilleur bouquin, mais il incarne tout à fait le style et les thématiques du bonhomme, qui est parvenu à s'installer parmi les auteurs français les plus lus, avec une plume simple et sans aspérités, mais immédiatement identifiable.
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le 26 sept. 2017
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