J'en avais vaguement entendu parler lors de sa sortie en 2016. C'est la lecture de "Article 36" qui me l'a rappelé. Les commentaires qui entouraient ce livre me freinaient et c'est sa présence dans une caisse d'un vendeur dans un vide-grenier qui m'a poussé à franchir le pas.
La dernière page tournée, il me reste un goût amer dans la bouche.
Certes, la mise en route de la spirale catastrophique qui entrainera la faillite de l'Etat est plutôt bien conduite. Mais elle est caricaturale, un peu trop simpliste, et très provocatrice. Je veux bien comprendre et admettre que les politiques et autres responsables d'ONG, abandonnent l'autorité et l'analyse pour des raisons obscures, que certains quartiers de banlieue ne soient plus que des zones de non-droit, limite zones de guerre, que la population ait un jugement naïf, que les journalistes aient un discours déformé, et qu'être de gauche n'est finalement qu'une tare... Pourquoi pas ?
Pourtant, l'empilement des personnages aux réactions parfois étonnantes pour ne pas dire irrationnelles ne permet pas d'en faire des acteurs à part entière, impliqués, réfléchis, affichant des émotions crédibles en fonction des situations.
Le rythme rapide, les phrases courtes, les saynètes empilées font de ce roman une sorte de fourre-tout peu conventionnel qui peut aider à prendre conscience des graves menaces qui pèsent sur la société française. Mais ensuite ? Rien... Pas de perspectives... Tout fout le camp parfois de façon exacerbée et peu convaincante, que ce soit la mort du président ou la destruction de la population d'un village, façon Ouradour-sur-Glane...
Voici un livre vite lu, qui sera vite oublié, même s'il peut apporter un point de vue spécifique sur un sujet ouvert à toutes les polémiques.
A vous de voir...