John Tallow, flic new-yorkais, découvre par accident, lors d'une arrestation qui a coûté la vie à son partenaire, une cache d'armes incroyable dans un appartement quelconque. Car les centaines d'armes ont toutes une valeur historique : elles ont déjà servi chacune dans un meurtre remarquable au cours des 2 derniers siècles. et il semble que le possesseur de la cache s'en soit resservi récemment avant de la accrocher aux murs de son appartement, dessinant un motif mystérieux. C'est à l'aide de deux collègues de la PTS, police technique et scientifique, qu'il va devoir enquêter sur cette affaire.
Après le délirant "Artères Souterraines" paru en 2010 au Diable Vauvert, le deuxième roman de Warren Ellis qui parait au Masque se tourne vers le thriller hardboiled plus classique. Enfin classique, c'est vite dit, car Gun Machine contient son lot de personnage pour le moins pittoresques, voire complètement cinglés, typique de l'oeuvre d'Ellis, et si l’enquête brasse les sujets habituels du roman noir américain ( policier mal aimé mais efficace seul contre tous, serial killer, puissance maléfique de l'argent... ); l'auteur sait ajouter suffisamment de folie pour que son oeuvre ne soit pas qu'une simple réutilisation de recettes éprouvées.
Là ou "artères souterraines" était une suite de délirants morceaux de bravoure, Gun Machine s'impose comme un véritable roman, certes plus sage, mais à la construction bien plus solide. Doté d'un rythme sans temps mort, d'une écriture particulièrement efficace, d'une intrigue riche et de personnages réussis (mention spéciale aux deux membres de la PTS), Gun Machine est un roman qui se lit d'une traite, avec grand plaisir.