"Ah mais finalement, je sais pas si je vais pas prendre Jacob..." : ah non, hein ! Dans le tome Tentation, elle nous a fait toute une sérénade pour expliquer qu'elle friendzone ("on reste amis") le narcissique (et beauf) Jacob, mais arrivé aux trois-quarts de ce tome 3, et après s'être cassée la main en le giflant pour lui apprendre à ne pas prendre ses désirs pour des réalités (il l'embrasse de force, et se moque d'elle... Oui, c'est un vrai beauf), voici qu'elle nous pond qu'elle l'aime depuis le début. "Non, non, non, ma fille, tu ne peux décemment pas aimer un pareil petit roquet, c'est un outrage à la gent féminine en général" s'entend-t-on râler tout seul devant son bouquin. On préfèrera dire qu'on oublie cet écart de conduite puéril, au profit de la bataille finale qui ramène un peu d'intérêt dans le livre. Enfin de l'action ! On suit toute la préparation de future lutte contre les vampires "nouveaux-nés" (récemment mordus) créés par Victoria, la veuve terrible qui n'a pas pardonné la mise en pièces de son ex-fiancé pour les beaux yeux de Bella... Une intrigue qui nous plaît, un couple Edward-Bella qui n'est plus à faire (normalement, n'était ce coup de sang idiot de Bella à la dernière minute) qui commence déjà à planifier les transformation-mariage et lune de miel, des approfondissements sur les règles qui régissent les loups... Vraiment, ce troisième tome remonte la pente de façon nette par rapport à son prédécesseur. On sera par contre assez gêné (indécis, au mieux) par la règle de "l'imprégnation" des loups, qui n'est ni plus ni moins que de la pédophilie (attention, on parle bien du sens littéral de "amour d'un enfant", sans forcément obliger l'acte sexuel sur l'enfant), ce qui n'en reste pas moins malsain (le loup est son bon copain jusqu'à ce que l'enfant soit assez âgé pour le lit... Concrètement, il ne le fait pas de suite, mais il n'attend que cela, malgré qu'il prétende ne vouloir que son bonheur, et c'est gênant à imaginer). Au mieux, pour ceux qui voudront croire à ce "il ne veut que son bonheur" naïf, on pourra quand même constater le peu de libre-arbitre que cela laisse à la personne choisie (un pot de colle H24 qu'on n'a pas choisi, qui nous suit partout en sachant qu'il veut nous épouser, super... L'autrice nous vend du rêve, mesdames). Heureusement, la grande bataille viendra camoufler ces inepties criantes avec de l'action, des alliances inattendues (Seth et Edward, une bonne idée) et un bon suspens pour savoir si l'on viendra à bout de la vilaine Victoria. L'intrigue principale compense les énormités de mauvais goûts (l'imprégnation, le comportement de macho narcissique de Jacob qu'on rêve d'enfermer dans son sac de couchage pour le rouer de coups de batte). Y'a pas à hésiter, ma fille, laisse le beauf et prends le bon gars.