Toufue histoire de foutriqueur de Merdre.

Histoire de Lisey était un de ces bouquins que j'attendais le plus, celui dont l'histoire m'avait charmé, à tel point que je me suis fait de très fausses idées dessus. A l'origine, j'ai cru voir sur un site recensant les références dans l'univers de SK, un lien quelconque entre Histoire de Lisey, et Duma key, bouquin que j'ai sérieusement aimé ! Voir une référence m'a alors lancé dans sa lecture (même si je lis tout de SK, sauf Guns).


Ce livre commence très mal, et de manière à me dire "Siegfried, SK a dû attraper la grippe espagnole pendant l'écriture !" S'il y a quelque chose que SK ne rate jamais dans un livre, c'est bien l'introduction, étant à la base un écrivain de nouvelles, il est meilleur dans les Novella que les romans à la base... Attention, je ne dis pas que c'est un mauvais romancier, mais il se trouve que la plupart de ces romans sont beaucoup trop longs. J'ai même la nette intuition qu'à force de recevoir ce genre de critique, il s'est forgé une muraille anti-missile, maintenant, il a clairement dit qu'il s'en foutait de la longueur de ses bouquins. Oui mais qui au final, bouffe ses bouquins, eh oui ! Le lecteur fidèle, trop fidèle !
En plus, ce trait s'est aggravé depuis son accident, puisqu'il enchaîne les bouquins trop longs (attention, je veux pas dire que ces bouquins avant n'ont pas ce défaut, bien au contraire), passant d'un bouquin par an. Roadmaster, préférable en nouvelle, Duma Key, la partie du milieu est la plus étouffe chrétienne, Black House, préférable en nouvelle.
C'est pour dire qu'à force de lire ses romans, je rêve de lire ses recueils de nouvelles ! Après il arrive aussi qu'une nouvelle me donne envie de partir sur une histoire plus fournie (Dôme, Dreamcatcher).


Tout ça pour dire, que l'introduction est ratée, dans Insomnie, on a une intro en 100 pages minimum (avortement, Susan Day, les auras, et le fou), Dreamcatcher, c'est à peine 100 et quelques personnages meurent déjà, les Tommyknockers, on sent les aliens prendre le contrôle de la ville déjà dès les 50 premières pages. Histoire de Lisey fait intervenir l'un des personnages les plus importants, le méchant, au bout de 200 pages...
"Oui mais Siegfried, tu exagères, il s'est passé des choses avant."
Etonnament, non. Rien pour donner un sentiment de voir une histoire s'élancer, ou même sentir que l'héroïne va partir faire quelque chose d'important.


Pendant les 200 premières pages, Lisey fouille et se rappelle de moments passés, c'est tout.
Mais attention, c'est pas des flashbacks rapides du style de Lost, non. Des flashbacks longs, remplis de trop de détails à tel point que celui concernant Blondie, dure plus de 50 pages !
Stephen King va continuer dans cette lancée puisqu'il n'y a presque aucune action présente dans ce livre, la majeure totalité des actions se déroule dans le passé.
Il va continuer à se prélasser dans ce système de narration, se donnant l'impression qu'il vient d'avoir l'idée de génie qui va transformer son livre en chef-d'oeuvre. Passant toujours de la narration au passé pour passer au présent, avec en plus des absurdités pas possibles car des fois, il part dans les flashbacks. Ils sont importants, je peux comprendre, mais là, il y en a trop, celui de Blondie, ok mais moins long, celui de l'arbre miam-miam, trop long et inutile, celui de Berlin, mein Gott ! Hyper inutile.


Mais qu'est ce que je raconte, il se passe aussi des choses dans l'introduction, avec ses soeurs qu'elle va rendre visite. Non mais franchement, j'ai besoin de voir l'emploi du temps complet de Madame procrastinage, qui vadrouille d'un point A au point B, dans sa ronde de chômeuse sustentée par les sousous de son mari chéri.
Dommage mais à force de voir Lisey comme ça, je l'ai imaginé dans ma tête sous différents aspects, au début, c'était Penelope Widmore dans Lost, après c'est passé à Susan Sarandon dans Thelma et Louise, film que je déteste, pour vous dire à quel point son image a baissé dans ma tête.


Autre chose que je déteste dans ce bouquin, c'est la fâcheuse tendance à la King qui a empiré puissance x10 de mettre des mots pour créer une cohésion, du genre des catchphrases, des souvenirs qui se répercutent un peu partout, des surnoms etc.. Stephen King adore çà, il fait ça dans tous ses bouquins (je les recense dans une liste), dans Cujo : c'est la pub des céréales "Il n'y a rien de mauvais pour vous" qui se répète plusieurs fois, dans la part des ténèbres : "Les moineaux s'envolent de nouveau", Dôme : sentir le truc etc...
Dans Histoire de Lisey, le concept est trop exagéré, Lisey utilise un langage secret que lui a légué son mari, avec des mots comme Merdre, toufue, foutriqueur, qu'on voit très souvent et qui perdent ce côté référence. Surtout qu'à la lecture, je peux vous jurer que Merdre, c'est juste immonde à lire.


Ensuite, Stephen King part aussi dans ses délires de souffrance qu'il inflige à ses héroïnes, alors c'est vrai que tout le monde s'en prend plein la gueule dans ses livres (pauvre Harold Emery Lauder), les hommes comme les femmes, mais celles qu'il inflige aux femmes, sont toufument trop perverses pour être ignorées. Le coup du sein tordu et pénétré par une lame, je suis désolé, c'est peut être pas grand chose pour certains, mais il a trop insisté dessus pour que ce soit utile à lire.
Cela me fait penser à Rose Madder (qu'on va parler plus en détail juste après), qui insiste trop de fois sur la raquette utilisée par Norman pour violer Rose...


Après parlons de la fin, une catastrophe atomique.


1- Stephen King a juste calqué la fin de Rose Madder. Vous allez me dire, beaucoup de fins se ressemblent surtout dans un genre en particulier, Carrie ne ressemble t-il pas à Charlie ? Et désolation et les régulateurs ? La fin ne se ressemble t-elle pas un peu trop ? (HAHA, c'est une blague.) En tout cas, Histoire de Lisey raconte un monde né dans la tête de son mari, Rose Madder raconte un monde né à l'intérieur d'une peinture, Lisey est poursuivie par un fou maniaque, Rose est poursuivie par un fou maniaque, à la fin, Lisey confronte le fou dans l'autre monde, à la fin, Rose confronte son mari fou dans l'autre monde. Elles le piègent toutes les deux, et ils finissent tous les deux, bouffer par un monstre qui y sévit. Point.


2- La fin finit sur encore plus de flashbacks. Lisey trouve une lettre cachée, et une fois de plus, on est reparti pour connaître des événements passés dont on a rien à foutre ! En plus, SK fait l'horrible erreur de Orwell, lire toutes les notes au lecteur ce qui fait bien 30 pages au total...


3- Le personnage finit par finir sur "j'accepte le deuil". C'est chiant puisque le deuil rend la fin juste plate, on s'attendait que ça allait se terminer comme ça, mais on en attendait quand même un aspect à la fantastique, je sais pas, le monstre te poursuit toujours. Quoique je pense que la fin aurait été un peu dénaturée.


4- Le monde de Scott reste toujours trop sombre. Bien que le monde imaginaire fait écho dans le présent, on peut trouver que le livre ne nous parle pas assez de ce monde, et des personnes qui y vivent. J'aurai même aimé plus de détails, et plus de personnages dans le livre en général, les adjoints (même si il y a des références sympathiques avec Ridgewick et Pangborn) sont un peu anecdotiques, et les deux autres soeurs de Lisey sont considérés comme des vilaines. Tout idem pour Amanda, mais quand l'histoire a eu besoin d'une consoeur pour aider Lisey, elle est devenue une gentille en un coup.


5- Et puis, la fin est restée assez floue dans ma tête, j'ai rien compris, tout a été si vite envoyé. Dans rose Madder, la scène a duré dix fois plus longtemps que ça, là on se demande ce qui s'est passée.


En conclusion, un bouquin pourri, et dire que j'ai lu avant ça, Colorado Kid, qui m'a déçu pour de bon et qui a failli m'envoyer une nouvelle fois lire des Agatha Christie. (Un jour...)
Résultat, je vais lire après ça Blaze, j'ai peur d'être déçu une nouvelle fois, mais bon c'est Richard Bachman, que du bon, il peut pas me faire un mauvais coup !
Allez, je sens le truc. Comme Rennie, je le sens.

Diegressif
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes L'univers est infini et Le multiverse de Stephen King (Spoiler)

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le 24 juil. 2018

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Diegressif

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