Hogg
6.1
Hogg

livre de Samuel Delany ()

Quel achat amèrement regretté. Déjà 23€ d’envolés pour rien ça ne fait jamais plaisir ensuite ne pas du tout aimer un livre est une chose qui m’arrive très peu. D’abord, je suis rentrée dans ce livre sans en connaître vraiment le contenu. Il trainait depuis un bail dans ma bibliothèque, oublié. J’ai donc abordé sa lecture sans a priori.


Ce livre est cru, choquant mais il est aussi bien chiant finalement.


A peine quelques pages et nous sommes directement plongés dans le vif du sujet. Sexe entre pré-ado, entre pré-ados et ados. Ou sexe entre pré-ado, ados et adultes. Oui tout mélangé. Car ce livre a pour principal sujet le sexe.
Non le sujet principal n’est pas la relation entre Hogg et son jeune partenaire. Non, pas quand les ¾ du récit est dédié purement et simplement à des descriptions de scènes de sexe et je n’exagère pas. Et ces scènes se ressemblent parfaitement ! Au bout d’un moment, c’est bon, on a compris ce qu’ils font et ce qu’ils aiment. Que c’est violent, dégueulasse, ce que vous voulez mais qu’on ne mette pas derrière ça une (pseudo) explication narrative (j’y viens plus bas) quand il s’agit de copiés-collés toutes les 3 pages. J’ai pu lire des critiques qui évoquent l’habileté de Delany à éviter le putassier. Pardon ? Où est l’intelligence là-dedans ?


Pour ma part au fur et à mesure de la lecture j’ai de plus en plus été blasée par ces scènes. Sur deux plans, le premier est que j’en avais marre et donc je les survolais, le deuxième est que finalement elles devenaient banales et non plus choquantes. Alors que dans le contexte, un gamin et un adulte donc, cela devrait ne pas se banaliser à la lecture. De même notre héros, le très jeune garçon, n’exprime jamais son avis (ou très très rarement) et son ressenti sur sa situation. Il a quand même été enlevé et soumis à des viols. Il est totalement passif, certes ensuite il exprime un appétit pour certaines pratiques mais c’est tout. Ce qui est dérangeant. Si l’auteur a voulu nous mener vers cette voie glissante c’est en partie réussi mais cela est loin de sauver l’ensemble. Même la fin, qui s’en rien vous dévoiler, apporte une nouvelle donnée ne justifie pas cette lourdeur sans nom.


Par contre les descriptions sont de qualités. On peut sentir les fluides (et être écœurés). Sentir la peur (des victimes) et la jouissance (des personnages principaux).
Ce sont ces petits choses qui ont fait que je n'ai pas mis 1 ou 2 mais j'ai longuement hésité.


Enfin ce livre est terminé, 350 pages ! J’ai plutôt ressenti 800 pages.


SI vous cherchez à lire du porno pervers sans être exigeant sur la variété des scènes ce livre est fait pour vous. Si vous cherchez à lire un bouquin intelligent pour vous plonger, étudier et comprendre la relation complexe entre un pédophile et sa victime alors passez votre chemin vous serez déçu.

Xia
3
Écrit par

Créée

le 18 sept. 2014

Critique lue 1K fois

3 commentaires

Xia

Écrit par

Critique lue 1K fois

3

Du même critique

Guide de survie en territoire zombie
Xia
5

Concept alléchant mais qui s'essoufle

Comme il est triste de ne pas voir ici le talent de Brooks s'exprimer autant que dans World War Z, peut-être est-ce dû au format justement. Certes cette compilation de méthodes pour survivre à une...

Par

le 1 mars 2011

10 j'aime

2

Les Chants de Maldoror
Xia
8

Méandres du mal

Impossible de raconter ces chants. Succession de pensées, de plaidoiries, de scénettes. Une écriture assez complexe à appréhender. Mais Lautréamont peint avec talent les vices et les visages de...

Par

le 11 mars 2011

9 j'aime

2

Melmoth
Xia
4

L'homme errant ou l'homme invisible

Cruelle déception que celle de la lecture de Melmoth et pourtant j'étais pleine de bonne volonté, prête à lire et à être charmée par un classique du fantastique que Baudelaire s'est plu à réemployer...

Par

le 11 mars 2011

8 j'aime

2