Quel plaisir de découvrir le dernier King en retrouvant Holly, notre chère détective privée un peu perchée qui mérite bien un roman éponyme! Cela tombe bien car celui-ci lui est (presque) entièrement consacré! Un roman ancré dans son époque, celui de la crise Covid et du gouverment Trump, un roman dénué de fantastique, pleinement ancré dans le réel, mais un réel bien ensanglanté qui dégouline… Accrochez-vous!


Cela commence gentiment… Jorge Castro est professeur de littérature américaine au Bell College. Un soir, il part tranquillement faire un jogging dans sa résidence lorsqu’il rencontre un couple de retraité qu’il connait assez bien, ce sont d’anciens collègues de travail : Rodney Harris et son épouse Emily sont en effet d’ex-professeurs renommés, l’un passionné de sciences et l’autre férue de lettres et de poésie. Pour l’heure, ils tentent de résoudre un problème de taille: Emily ne parvient pas à hisser le fauteuil roulant en panne de son mari dans leur van, il lui faudrait un peu d’aide… Jorge se précipite… On ne le reverra plus.


Appelée à enquêter sur la disparition d’une jeune bibliothécaire, Holly Gibney n’est pas au mieux de sa forme. En pleine épidémie de Covid, elle assiste sur Zoom aux obsèques de sa maman Charlotte, décédée des suites d’une épidémie qu’elle croyait inoffensive, à l’instar de Donald Trump, dont elle était une fervente admiratrice. Le collègue et ami d’Holly, Pete Huntley est cloué au lit par le virus, Jérôme Robinson quant à lui est en pleine tournée promotionnelle pour le roman qu’il vient d’écrire, Holly se retrouve seule à gérer l’agence Finders Keepers. Elle est contactée par la mère de la jeune femme disparue depuis plusieurs semaines. Le vélo de Bonnie Dahl a été retrouvé abandonné, un message laconique sur le guidon laissant supposer une fugue ou un suicide. Ce qui n’est absolument pas le caractère de la jeune femme… Holly se lance seule sur les traces de la bibliothécaire et va découvrir que d’autres disparitions ont eu lieu dans la même zone depuis plusieurs années…


Je ne vais pas vous raconter ce qu’il se passe dans ce livre juteux… Simplement que pour certains tout est bon pour tenter de remédier à la vieillesse… Le mythe du vampire est revisité par Stephen King sans une once de fantastique. C’est ce qui m’a particulièrement plu dans ce livre. Non pas que tout soit du plus grand réalisme mais un couple de retraités tueurs en série, pourquoi pas? Le récit se base sur des faits très sérieux puisqu’il est question de la gestion du covid par le gouvernement Trump et bien évidemment King s’en donne à coeur joie. Rien de tel qu’écrire un roman pour régler ses comptes : à quel point cela devait lui démanger d’écrire ce livre!! Ce n’est pas le seul sujet réactionnaire qu’aborde le maitre : le racisme envers les noirs est également évoqué. J’ai beaucoup aimé les passages consacrés à Barbara Robinson pour qui King écrit de belles pages sur le mystére de la création littéraire.


Et puis ce roman est un bel hommage à un personnage devenu récurrent : Holly Gibney que l’on voit s’épanouir, elle est assurément l’un des personnages les plus aboutis de Stephen King, à la fois entière et toute en nuances, elle nous surprend toujours, et ce jusqu’à l’ultime scène ! La présence bienveillante de Bill Hodges plane encore sur les personnages et fait aussi de ce roman l’apothéose d’une série prodigieuse! Holly est un très bon cru, vous en reprendrez bien un peu? Justement, j’ai un peu mal au dos, alors je me demande si…🤣🤣🤣

loeilnoir
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le 5 avr. 2024

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