Homo Domesticus par HorsebackRevenge

James C. Scott nous donne à voir un panorama de l'Antiquité et plus précisément des premiers Etats, notamment ceux de Mésopotamie. Leur apparition, leur fonctionnement, leur effondrement, avec un point de vue critique intéressant. Même s'il n'est pas un spécialiste de la matière, il a brassé quantité d’œuvres émérites qu'il ne tient qu'à nous d'approfondir. C'est avant tout une opinion qu'il nous livre ici, une opinion libérée de tout académisme, mais avec un profond intérêt néanmoins. En tant que joueur de la série Civilization de Sid Meier, cet intérêt était partagé par moi. En effet, si j'en suis venu à m'intéresser aux "mécanismes" des sociétés humaines, c'est avant tout afin d'améliorer les titres ô combien imparfaits et frustrants de Firaxis. Et je dois dire que j'ai trouvé matière à cela dans ce bouquin, même s'il ne tranche rien définitivement ni ne prouve, faute de... preuves.
L'oeuvre est conclue par un petit chapitre sur les Barbares, symbiotes des Etats primitifs et moins primitifs (jusqu'au début du XVIIème siècle nous dit-il), autrement dit les peuples sans états, profitant souvent d'une poule aux œufs d'or locale (un Etat) mais ayant pour mauvaise habitude de s'y intégrer en tant que mercenaires, ainsi que de leur vendre les populations "rivales", creusant ainsi la tombe d'un mode de subsistance moins pénible, plus enviable, celui des chasseurs-cueilleurs et autres pasteurs. (le titre original du livre commence par "Against the Grain" ("contre le grain") et non par "Homo Domesticus" qui signifierait la "domestication" de l'humain par l'humain, qui serait restée largement inachevée et un "échec")