"Contre le grain"
Le titre original, c'est "Against the grain". Rien à voir donc avec une quelconque référence à Konrad Lorenz qui parle de "l'homme domestiqué". Comme le fait remarquer Jean-Paul Demoule (auteur de on...
Par
le 17 déc. 2019
2 j'aime
Le titre original, c'est "Against the grain". Rien à voir donc avec une quelconque référence à Konrad Lorenz qui parle de "l'homme domestiqué".
Comme le fait remarquer Jean-Paul Demoule (auteur de on a retrouvé l'Histoire de France), il s'agit d'une histoire anarchiste des premiers états. Anarchiste au sens où il y a un questionnement incessant de la notion d'Etat et de la manière dont l'Histoire ou plutôt l'historiographie en fait souvent l'exégèse.
James C. SCOTT fait une Histoire critique des premiers Etats. Il se concentre sur les premiers Etats qui se sont développés en Mésopotamie parce qu'il s'agit des Etats les mieux documentés aujourd'hui. Il conteste l'idée d'une progressisme radical des peuples nomades vers un Etat forcément libérateur des contraintes de la vie des chasseurs-cueilleurs.
L'ouvrage se concentre sur plusieurs points:
le principe de domestication en soulevant la question de l'environnement depuis toujours façonné par l'homme.
le principe d'agriculture qui a été au départ une agriculture opportuniste et nomade en utilisant les limons des rivières et des fleuves lors des décrues
le principe d'un passage à un domus radical puisque selon lui, tout cela s'est fait avec des allers et retours à des modes de vie axés sur le retour vers des entités plus petites en favorisant la chasse et la cuillette puisque la concentration des personnes et la simplificaiton des ressources (blé, orge) entraînait des des maladies iatrogènes (famines, épidémies)
les céréales sont selon lui le moyen le plus adapté pour qu'un état ponctionne ceux qui en dépendent.
la question des "barbares" qui se servaient des premiers états comme des moyens de subsistance en venant les piller.
Parfois un peu spéculatif (et il peut le reconnaître) mais néanmoins convaincant, James C. SCOTT apporte une vision renouvelée de la naissance des Etats.
A lire.
Créée
le 17 déc. 2019
Critique lue 303 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Homo Domesticus
Le titre original, c'est "Against the grain". Rien à voir donc avec une quelconque référence à Konrad Lorenz qui parle de "l'homme domestiqué". Comme le fait remarquer Jean-Paul Demoule (auteur de on...
Par
le 17 déc. 2019
2 j'aime
James C. Scott nous donne à voir un panorama de l'Antiquité et plus précisément des premiers Etats, notamment ceux de Mésopotamie. Leur apparition, leur fonctionnement, leur effondrement, avec un...
le 2 avr. 2019
2 j'aime
Enfin je le lis ! Ce n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais, mais c'est un livre fondamental. Bien sûr, on peut trouver à redire, quant aux parallèles tentés, quant à l'argumentation. Et puis...
Par
le 13 août 2023
Du même critique
Cela fait un moment que je voulais le lire celui-là. Une bonne pioche et hop! Je voulais le lire parce que je voulais me faire ma propre opinion face à ce texte qui (même s'il n'a été lu que par peu...
Par
le 17 déc. 2019
10 j'aime
5
C'est un livre qui cherche à dresser une vision complète du mythe défini par Eliade comme : "le mythe raconte une histoire sacrée; il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le...
Par
le 28 mai 2020
5 j'aime
Contre les tartes à la crème de patriarcat, ou de domination masculine qui n'ont que peu de fondements autres qu'idéologiques, Peggy Sastre offre une vision darwinienne de la situation. Pourquoi...
Par
le 22 mai 2020
5 j'aime