Honorine, court roman de Balzac, est sorti à la même époque que Albert Savarus et il est amusant de constater que les deux oeuvres partagent le même modèle narratif, à savoir un récit enchâssé (récit qui se trouve à l'intérieur d'un récit principal). Ici, il s'agit d'un ambassadeur qui raconte à une petite audience l'histoire de son grand amour perdu, Honorine.
L'entièreté du roman baigne dans une mélancolie profonde, les hommes tombant tous amoureux d'Honorine, femme évanescente qui ne se laisse museler par quiconque. Telle une princesse enfermée dans sa tour, elle s'est retranchée dans un petit jardin parisien où elle y cultive des fleurs. Il faudra toute la ruse du héros (se faire passer pour un amateur de fleurs) pour réussir à approcher la belle, technique déjà éprouvée dans les récits de Marivaux et, dans une moindre mesure, dans Modeste Mignon, autre chef-d'oeuvre de Balzac.
Pour conclure, on remarquera qu'Honorine est, encore une fois, l'occasion pour l'écrivain de démontrer son intérêt pour les fleurs puisqu'il met un soin scrupuleux à les décrire, renforçant l'idée que le jardin est un havre de paix.
Une oeuvre crépusculaire.