Intéressant, cet Horace !
Surtout lorsque l'on sait combien Corneille inspirait les critiques depuis 3 ans et la sortie du Cid qui n'avait pas plu du tout, essentiellement à ses contemporains, pour avoir déjoué les règles classiques apparues au début du siècle.
C'est donc dans les règles de l'art (c'est le cas de le dire) qu'arrive cette tragédie référant au mythe romain que Corneille règle ses comptes. D'une part en remerciant en lettre ouverte Richelieu (2 ans avant sa mort) qui l'a fait monter à la cour malgré les critiques négatives. Et d'autre part en faisant dire à un personnage s'adressant au Roi, dans une des tirades finales, qu'il n'y avait bien que lui, le roi, pour critiquer justement et donner le seul avis véritable face auquel toutes les critiques pouvaient s'écraser. (Je cite texto, au vocabulaire et alexandrins près...)
Outre le côté historique, l'aventure est assez plaisante, bourrée de sentiments, d'action et de dilemmes cornéliens... J'ai beaucoup aimé.
Il est par ailleurs intéressant de voir combien l'honneur du nom de famille est un élément clef récurrent des pièces de Corneille. Intéressant car récurrent, car moins important peut-être dans notre société depuis mai 68, car amenant également les protagonistes à prendre des décisions pour le moins surprenantes... Bon, je n'en ai lu que 3, mais je suis sûr que je vais en entendre à nouveau parler dans Polyeucte, ainsi que dans La Morale du Grand Siècle de Paul Bénichou.
Et la langue... Les alexandrins se lisent si facilement. Les tirades aussi. Peut-être est-ce l'habitude que je prends, ou peut-être est-ce réellement bien écrit, à vous de juger.