Sartre ne fut pas dénué de talents, de l'aveu meme de son détracteur fasciste Lucien Rebatet, du camp d'en face, la porte d'à côté, dans, je crois me souvenir, les Carnets de vaincus. Il ne fut pas non plus l'idole indéboulonable qu'on a voulu faire de lui, l'incontournable et surtout con et retournable, sa veste, comme un tour de girouette, qu'on lui a reproché. Huis clos est une mise en abyme existentialiste du mystère de la vie, au titre des grands livres français, c'est-à-dire des petits livres universels, d'une prose souvent ingénieuse, concédant à la catchphrase , d'un rythme électrique, au style limpide car ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Un peu trop à charge de thèse, Huis Clos déploie sa logique retorse posant les vraies et bonnes questions, les questions qui importent, qui blessent au sang. Sartre fut sans doute un vulgarisateur hors pairs de l'histoire de la philosophie, sans doute pas plus.