Amélie Nothomb - Hygiène de l'assassin : 9/10 ; est-ce exagéré ?
C'est bien évidemment une note parfaitement obscène pour un bouquin aussi peu génial dans sa globalité. Mais par une espèce d'illumination pascalienne, j'y ai entrevu, moi, une sorte de manifeste, de guide de "Comment être un écrivain" (et non un simple auteur, distinction que fait le protagoniste Tach).
Le bon écrivain est corrosif, dérangeant, détestable et détesté humainement par la majorité ; il est dogmatique, amateur de friponnes esquives linguistiques et rhétoriques ; c'est un gros porc dégueulasse par moments, quand d'autres fois il est d'une finesse et d'un raffinement spirituel et langagier superbes ; il est orateur et brillant, c'est un joueur de l'esprit ; un génie.
C'est pourquoi le personnage de Tach transcende le livre, l'intrigue et même l'auteur : il est ce qu'on doit retenir de cette lecture ; et c'est pourquoi je lis et relis ce livre sans jamais m'enlever de la tête, quelle que soit l'intention ou le "message" de Nothomb, que c'est un essai à portée pratique sur ce que c'est que d'être écrivain - que d'être bon écrivain.