La musique, ce n’est pas trop mon truc. Alors ne me parlez pas des sixties, des seventies, je connais le nom des Beatles, de Supertramp, des Pixies et plus encore, mais serait incapable de vous fredonner une chanson. Sauf pour les deux premiers, peut-être, étant donné que je les ai écoutés en boucle. Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes, j’écoutais les chansons en boucle sur I Tunes sans pour autant en choisir d’autres – et puis la musique classique, vous découvrez quelque chose de différent à chaque morceau, zut ! Bref, j’étais dans mon monde merveilleux plein de princesses, de princes à sauver et de petites fleurs qui parlent lorsque…J’ai ouvert un livre.
Et quel livre ! Je vous parle donc de Hymne de Lydie Salvayre, roman qui m’a fait écouté tout Jimi Hendrix en un soir. Mais ça, c’était aussi parce que ça accompagne bien les révisions…vous connaissez sans doute Hendrix de par son Nom. Hymne, de par ses mots, sa narration non chronologique mais tout de même un petit peu l’encense. Le narrateur, ou plutôt la narratrice, puisque l’on suppose qu’il s’agit de Lydie Salvayre guide le lecteur à travers le roman, choisissant un fil d’Arianne, qui sera, ici, le concert de Hendrix à Woodstock. Hendrix n’était qu’un nom, une légende. Au travers de la plume de Salvayre, il prend vie, pas tout à fait majestueusement car ce n’est pas le mot que je désire employer, mais de manière la plus humaine possible. Il nous apparaît humain, timide, à la fois manipulé, contradictoire, surdoué. De ses mains paraît naître l’égalité, ou plutôt la révolte contre la traite des noirs, absurde, comme l’a été le génocide indien – sa grand-mère est cherokée. Ce qu’il a pour lui ? Hendrix est amoureux de la musique. Ses liens sociaux ? Un père violent, une mère ivrogne jetée très tôt dans sa vie à la rue. Hendrix est esquissé comme un bosseur, surdoué certes, ayant inversé les cordes de sa guitare pour jouer de la main gauche.
La narration aérée de Salvayre laisse place à des suspens, des interrogations : l’autre fil conducteur du roman étant sa mort. Celle-ci est révélée très tôt, de même que le nom de celui qui en est en partie responsable…au final, Hymne est une biographie, mais quelle biographie ! Sorti lors de la rentrée littéraire de septembre 2011, le roman a su faire son chemin, il était même nommé au prix Goncourt de cette même année. Au final, en fermant le livre, l’on éprouvera une sensation de bien-être, un peu de dégoût envers ces producteurs qui exploitent les artistes et une irrésistible envie d’écouter « Stars strangled banners ».
Alors qu’attendez-vous ?