Hymne
6.1
Hymne

livre de Lydie Salvayre (2011)

La musique, ce n’est pas trop mon truc. Alors ne me parlez pas des sixties, des seventies, je connais le nom des Beatles, de Supertramp, des Pixies et plus encore, mais serait incapable de vous fredonner une chanson. Sauf pour les deux premiers, peut-être, étant donné que je les ai écoutés en boucle. Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes, j’écoutais les chansons en boucle sur I Tunes sans pour autant en choisir d’autres – et puis la musique classique, vous découvrez quelque chose de différent à chaque morceau, zut ! Bref, j’étais dans mon monde merveilleux plein de princesses, de princes à sauver et de petites fleurs qui parlent lorsque…J’ai ouvert un livre.

Et quel livre ! Je vous parle donc de Hymne de Lydie Salvayre, roman qui m’a fait écouté tout Jimi Hendrix en un soir. Mais ça, c’était aussi parce que ça accompagne bien les révisions…vous connaissez sans doute Hendrix de par son Nom. Hymne, de par ses mots, sa narration non chronologique mais tout de même un petit peu l’encense. Le narrateur, ou plutôt la narratrice, puisque l’on suppose qu’il s’agit de Lydie Salvayre guide le lecteur à travers le roman, choisissant un fil d’Arianne, qui sera, ici, le concert de Hendrix à Woodstock. Hendrix n’était qu’un nom, une légende. Au travers de la plume de Salvayre, il prend vie, pas tout à fait majestueusement car ce n’est pas le mot que je désire employer, mais de manière la plus humaine possible. Il nous apparaît humain, timide, à la fois manipulé, contradictoire, surdoué. De ses mains paraît naître l’égalité, ou plutôt la révolte contre la traite des noirs, absurde, comme l’a été le génocide indien – sa grand-mère est cherokée. Ce qu’il a pour lui ? Hendrix est amoureux de la musique. Ses liens sociaux ? Un père violent, une mère ivrogne jetée très tôt dans sa vie à la rue. Hendrix est esquissé comme un bosseur, surdoué certes, ayant inversé les cordes de sa guitare pour jouer de la main gauche.

La narration aérée de Salvayre laisse place à des suspens, des interrogations : l’autre fil conducteur du roman étant sa mort. Celle-ci est révélée très tôt, de même que le nom de celui qui en est en partie responsable…au final, Hymne est une biographie, mais quelle biographie ! Sorti lors de la rentrée littéraire de septembre 2011, le roman a su faire son chemin, il était même nommé au prix Goncourt de cette même année. Au final, en fermant le livre, l’on éprouvera une sensation de bien-être, un peu de dégoût envers ces producteurs qui exploitent les artistes et une irrésistible envie d’écouter « Stars strangled banners ».

Alors qu’attendez-vous ?
Marion_Poisson
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les livres qui se lisent d'une traite

Créée

le 15 avr. 2014

Critique lue 489 fois

5 j'aime

1 commentaire

Marion Poisson

Écrit par

Critique lue 489 fois

5
1

D'autres avis sur Hymne

Hymne
rhumbs
5

Critique de Hymne par rhumbs

La mention "roman" est indiquée à juste titre : derrière les contours d'une biographie de Jimi Hendrix se cache en effet un exercice littéraire et un exercice d'admiration, un hymne au musicien et à...

le 25 nov. 2011

1 j'aime

1

Hymne
smilla
9

La beauté est vérité, la vérité beauté

Le style de Lydie Salvayre surprend les premières pages, son rythme peut dérouter, embarrasser, de même que la parole, crue, sans ambages et presque froide. Cependant petit à petit, crescendo sa...

le 17 avr. 2017

Du même critique

Hymne
Marion_Poisson
9

Chantons ensemble.

La musique, ce n’est pas trop mon truc. Alors ne me parlez pas des sixties, des seventies, je connais le nom des Beatles, de Supertramp, des Pixies et plus encore, mais serait incapable de vous...

le 15 avr. 2014

5 j'aime

1

Samuraï Deeper Kyo
Marion_Poisson
1

Se faire seppukû en vitesse

Qu'une œuvre soit fidèle à son support papier n'a pas vraiment d'importance si le scénario, l'animation et tout ce qui va avec colle. Certains films, certaines séries peuvent être très bonnes sans ...

le 2 juin 2014

4 j'aime

Une planète dans la tête
Marion_Poisson
9

Chacun a du coeur

Standish Treadwell ? C'est un garçon. Un petit garçon. Il a beau être dyslexique, mais il prend la vie comme elle vient. Il a une imagination formidable et imagine un monde meilleur...que celui dans...

le 22 avr. 2014

1 j'aime