Se faire seppukû en vitesse
Qu'une œuvre soit fidèle à son support papier n'a pas vraiment d'importance si le scénario, l'animation et tout ce qui va avec colle. Certains films, certaines séries peuvent être très bonnes sans respecter le matériau de base : voyez par exemple Walking Dead, qui ne suit pas du tout le schéma linéaire du comics.
Samurai Deeper Kyô est un manga shônen scénarisé et illustré par Akimine Kamijyô, en 38 tomes. Il narre l'histoire, en effet, de Kyôshiro Mibu, un jeune pharmacien qui rencontre Yuya Shiina. Celle-ci est le point de relais avec le lecteur qui verra les monstres de combat des yeux humains de la jeune femme. Yuya est tout sauf un point mort. Elle est plus forte que la plupart des humains, mais, par rapport à eux, ne peut trop rien faire.
Ce que l'anime modifie, ce sont les « méchants ». Si l'ennemi principal des samurais, dans le manga, sera les Mibus – et une réflexion sur le concept de « qui est véritablement un méchant » est entamée, les méchants de l'anime sont des monstres. Il n'y a pas de subtilité, juste un anime bourrin et grotesque. De seconde zone.
Le spectateur se contente de suivre les protagonistes, personnages souvent connus – Yukimura Sanada, Hidetada Tokugawa – qui, au lieu d'être aussi impressionnants qu'ils le sont dans l'oeuvre originale...ne sont ici que lourds et pas vraiment persuasifs. Pardonnez le vocabulaire subjectif.
Ce n'est pas la peine de regarder la série SDK. Lisez plutôt le manga, vous ne le regretterez pas, car les personnages valent à eux-seuls le détour.