Il est compliqué de critiquer Hypérion. Déjà parce qu'émettre un avis sur une oeuvre jugée culte par beaucoup est toujours une porte ouverte à la controverse, ensuite parce qu'on aura forcément lu cette oeuvre à travers le prisme des innombrables critiques déjà écrites. Autant dire sans objectivité aucune.
Cela dit, Hypérion mérite bien sa place au Panthéon de la SF, en particulier en ce qui concerne ce premier volume d'une saga de quatre. A noter : je n'ai pour le moment lu que les deux premiers, Hypérion et la chute. Je fais une pause avant d'attaquer le versant Endymion de la montagne.
Les différents récits, énoncés façon Contes de Canterbury, s'inscrivent parfaitement dans leur style propre, sans jamais déroger à la thématique qu'ils se sont définie au départ (en tant que lectrice de polars, j'ai pris un grand plaisir à retrouver dans l'histoire de Lamia tous les codes classiques de ce genre relookés façon SF). Le synopsis, très travaillé, tient en haleine. Puis – et selon moi c'est le principal point fort d'Hypérion – Dan Simmons est, façon Tolkien, un redoutable descripteur. Il crée ici un univers riche et varié avec une telle aisance qu'il projette bien vite à son lecteur des images plutôt que des mots.
Quelques points noirs cependant : la profusion de termes inventés qui m'a vite lassée et gêne la lecture. La scission absurde d'Hypérion en deux tomes (Simmons n'y est pour rien bien entendu). Et surtout le tome 2, la Chute d'Hypérion, loin d'être au niveau de celui-ci.