Si tu pensais que les histoires d’amour étaient toujours réciproques, Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq est là pour te rappeler que parfois, l’amour, c’est surtout une longue attente ponctuée de désillusions.
On suit Solange, une actrice française qui tombe amoureuse de Kouhouesso, un acteur/réalisateur africain charismatique et insaisissable, qui a un projet de film monumental en tête. Le problème ? Lui, il est obsédé par son film. Elle, par lui. Et voilà comment Solange va passer son temps à attendre, à espérer, à croire qu’elle compte autant pour lui que lui pour elle… alors qu’en réalité, elle est surtout en train de s’effacer.
Darrieussecq écrit avec une précision chirurgicale, chaque phrase est pesée, chaque silence est lourd, et l’histoire est moins une romance qu’une autopsie du désir et de l’obsession. Le roman est captivant dans sa manière d’explorer l’amour à sens unique, la fascination pour l’autre, le poids des attentes… et du vide qu’elles laissent derrière.
Mais voilà… c’est lent. Très lent. Solange attend, Solange se perd, Solange espère… et nous, on tourne les pages en se demandant quand elle va enfin ouvrir les yeux. L’analyse est brillante, mais l’émotion reste un peu froide, presque clinique. Et puis, il y a ce flou entre passion amoureuse et fascination pour l’altérité qui aurait mérité d’être creusé plus profondément.
Bref, Il faut beaucoup aimer les hommes, c’est un roman subtil, bien écrit, qui dissèque le sentiment amoureux jusqu’à l’os, mais qui peut aussi frustrer par son rythme contemplatif et son héroïne qui s’accroche trop longtemps à un mirage. À lire si tu aimes les autopsies sentimentales élégantes… mais prépare-toi à souffrir avec Solange.