Quand on pense encore à un livre, plus d'un mois après l'avoir lu.
A travers des lettres qu'elle adresse au père de Kevin, Eva essaie de retracer –et comprendre ? - l'itinéraire de son fils aîné, avant même sa conception et jusqu'à ce JEUDI fatal.
Dès les premières lignes, on devine ce qu'il s'est passé ce fameux JEUDI.
Mais à l'approche des dernières pages, alors que Lionel Shriver nous pousse à explorer l'impensable, l'estomac se noue et la chute reste d'une violence inouïe.
500 pages, et pas une de trop pour appréhender la lente montée en tension d'un caractère meurtrier, et la descente aux enfers de toute une famille.
Les lettres d'Eva qui défilent, ses paroles, et nous. Qui nous retrouvons muets.
J'ai pensé à ce livre, à cette vie, à son final chaque matin en me réveillant, bien longtemps après l'avoir refermé. Une véritable claque psychologique et encore plus littéraire, sur laquelle il semble bien difficile - et vain - de poser nos mots.
J'ai lu plus tard d'autres livres de Lionel Shriver, mais lorsque l'on écrit un premier roman comme celui-ci, je suppose qu'il est difficile de s'en relever.
Comme il est difficile pour le lecteur de tourner la page, et d'en entamer un autre.
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