Avec son regard aiguisé et sa plume percutante, Lola Lafon nous plonge dans un témoignage qui interroge, bouscule et éclaire. Féminisme, amitié, impuissance face au monde… Il n’a jamais été trop tard, autant de leçons en cours qui résonneront longtemps en moi après ma lecture.
Garder la bonne distance
Lola Lafon commence par citer une phrase de son père :
« Veille à garder la bonne distance avec ce que tu traverseras, à retenir l’horizon, comme une leçon toujours en cours. »
Lola Lafon raconte ensuite ce qu’elle a traversé, parfois ce que nous avons traversé en commun. Et croyez-moi, le texte n’est exempt ni de question ni de leçons en cours.
Lola Lafon se confronte à une classe d’adolescents
Si vous ne le saviez pas, les jeunes lisent, mais bien d’autres choses que nous, enfin que moi. Mais si vous êtes sur ce blog, vous n’êtes probablement pas fan de mangas, fantasy et autres chick lit ou dark romance (aucune chance de trouver une dark romance sur mon site). Un matin, les élèves votent à l’unanimité pour attribuer une majuscule à Amitié. L’amitié, nous dit Lola Lafon, ne s’organise pas (pas besoin de passer devant monsieur le maire ou de rédiger un contrat). Pas de promesse non plus, elle évoluera en fonction de ce que la vie nous amènera. Leçon en cours.
Lola Lafon n’a pas choisi d’être féministe
Le choisit-on vraiment, d’ailleurs ? Elle a raison, je me serais bien passé d’être considérée en tant qu’être inférieur. Lola Lafon est devenue féministe à la suite à un évènement douloureux que trop de femmes connaissent. Et qui laisse des doutes aux autres avec un mot qui revient souvent, « vraiment », comme dans Avait-on vraiment dit non ?
En avons-nous (vraiment) fini avec ça ? Pas si sûr, il semble que « vraiment » ait été remplacé par « oui mais » ou par « quand même » comme dans « quand même, elles en font un peu trop les féministes ».
Lola Lafon et l’impuissance
Toutes ces guerres, ces massacres que nous voyons de notre canapé. Que pouvons-nous faire ? Au moins, nous abstenir de faire de ces autres notre étendard. Et je suis d’accord, il n’y a pas de bons et de méchants, il n’y a que des victimes et des bourreaux. Parfois, ce sont les mêmes, ou alors les rôles s’inversent.
Et j’aime beaucoup la phrase qui clôt ce chapitre :
« On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Mais on pourra dire qu’on ne savait pas quoi faire de ce qu’on savait. »