A petites touches, au fil des pensées, Lola Lafon promène son regard sur notre monde. Des miscellanées inspirées de l’observation, comme un chien vieillissant dont elle imagine l’histoire, un miroir en accéléré de nos destins. Mois après mois sur deux ans, les réflexions naissent,,construites sur les souvenirs, la danse, l’anorexie, mais aussi la fête des mères ou le procès de Mazan. Un kaléidoscope de préoccupations de notre siècle, défiant les pièges du langage.
l’ambiance est au bal masqué : les mots se déguisent, ils parent d'un mystère élégant une idéologie ordinaire de réactionnaire : on lira qu'un homme politique d'extrême droite est « controversé », qu'un écrivain raciste est « sulfureux ».
On s’immisce dans ces confidences avec d’autant plus de bonheur que l’écriture est remarquable, à la fois forte et douce, affirmée et modeste, en équilibre sur une base mouvante.
Dans la même tonalité que Quand tu écouteras cette chanson , la contrainte en moins et pour l’autrice une émotion plus contenue que dans le musée d’Anne Franck.
Un souhait : que Lola Lafon continue à « ne pas savoir » pour nous offrir à nouveau des textes aussi savoureux.