Romain Gary a souhaité changé d'identité en prenant un autre nom que celui de son père, puis en adoptant, dans l'anonymat, un autre pseudonyme, Emile Ajar, en gardant le secret jusqu'à sa mort.
Outre la coïncidences avec les événements de la vie de l'auteure, ce changement d'identité correspond à une forme de tradition inscrite dans le Talmud, alors que Gary tentait justement de fuir cette part de son identité. Et Ajar a une signification en hébreu.
Cette énigme de la dissimulation invite à s'interroger à la nécessité ou l'utilité d'adopter plusieurs pans de personnalité et à la tendance à une forme contemporaine de repli vers l'entre-soi et une forme monothématique ou monocolore d'identité. IL en va de la capacité de vivre ensemble, de se comprendre.
A partir d'un cas particulier, certes célèbre et très significatif de la littérature du XXe siècle, ce livre, pourtant synthétique, ouvre beaucoup de questions sur la cohésion sociale d'aujourd'hui, sur notre faculté à accepter l'altérité et la richesse de sa propre existence. Il fait réfléchir, fort utilement et sainement. il mérite d'être découvert et médité.