Après Temps qui m'avait profondément déplu, je me suis lancée dans Incendies, sans avoir lu Littoral que je n'ai pas encore trouvé. J'avais trouvé Temps trop malsain, trop bizarre, trop décousu avec quelques grosses scènes provocantes et violentes. J'appréhendais donc un peu la lecture de cette pièce-là, mais à mon grand étonnement, mon ressenti est tout autre.
Certes, la violence est également présente, mais différemment. On plonge dans la passé de Nawad qui a vécu son lot d'horreurs et d'atrocités liées à la guerre, mais je trouve qu'ici, cette violence a un réel but. Elle n'est pas uniquement là pour choquer le public. Elle est au cour de l'intrigue et en plus nous dévoile peu à peu la psychologie de Nawad.
Le sujet est donc poignant, mêlé à la recherche de l'héritage et au regard vers le passé. Les dialogues sont vifs et le lecteur n'a pas besoin de faire d'effort pour s'imaginer le décor et l'atmosphère des événements.
J'avais critiqué les longues didascalies de Temps, mais ici en comparaison, elles sont brèves et précises, une très bonne surprise.
Je me suis sentie vraiment bien avec cette pièce, j'ai été intriguée, étonnée, déstabilisée, choquée... Mais aucun malaise tellement exagéré qu'on se demande juste « pourquoi, mais pourquoi ? ». En bref, j'ai apprécié et je suis donc curieuse de découvrir les autres pièces du Sang des promesses.