Avis général : un livre qui cherche à choquer le lecteur et les bonnes mœurs de l'époque où écrivait Vian par un style plat, indécent où les femmes sont traitées comme étant des femelles à "prendre". On est loin du talent de Flaubert dont le roman Mme Bovary avait été condamné illégitimement pour outrage aux "bonnes mœurs", comme celui de Vian. Loin d'être un plaidoyer pour l'antiracisme, ce livre en fait plutôt l'éloge puisque Lee Andersen, un "Noir" présenté comme étant un "Blanc" fait du racisme inversé en voulant faire du mal aux Blancs qui en ont fait à sa famille. Le racisme peut marcher dans les deux sens: le Blanc peut haïr le Noir au point de vouloir lui nuire et le Noir peut haïr le Blanc au point de vouloir lui nuire également. Il ne faut pas l'oublier.
**Points positifs** : des passages amusants au début du libre sur la goujaterie masculine, sur la musique accompagnant la danse, des passages érotiques non violents entre Lee et Judy.
**Points négatifs :** pas de recherche du beau style, pas de monologue et donc d'accès aux pensées du personnage. Pas de pastiche d'autres styles littéraires. Ce serait sauver l'auteur.
**Points très négatifs** : apologie de la pédophilie (Lee couche avec un jeune fille noire mineur. Dexter son ami abuse d'une jeune fille noire en échange d'argent alors qu'elle continue à pleurer. Apologie du viol (des deux prétendues "bourgeoises", Jean et Lou), apologie du sadisme (plaisir pris à humilier Jean et Lou, à jouer avec leurs sentiments, à raconter la mort de jean à l'autre sœur), apologie de la violence gratuite : pas d'explication rationnelle n'est donnée par le romancier à ce déchaînement de violences contre ces jeunes femmes. **Apologie plus grave encore du meurtre prémédité ** : Lee tue ces deux jeunes femmes sans regret et *a fortiori* sans remords. Fin délirante : on veut nous faire croire que Lee est la victime "puisque c'est un nègre" pendu alors qu'il a humilié, violé et tué des femmes de couleur blanche juste parce qu'elles étaient blanches.
BILAN : Livre indéfendable, somme toute. La condamnation du livre était donc parfaitement justifiée pour ce livre qui ne devrait pas être mis entre les mains de jeunes lecteurs/trices.