Huit ans après Petit pays, Gaël Faye nous convie au douloureux voyage vers ce pays violenté pendant des dizaines d’année jusqu’au génocide de 1994. Milan est plus âgé que le héros de Petit pays, c’est cependant encore un adolescent, qui cherche derrière les silences de sa mère, les histoires qui ont marqué sa famille. Les questions viendront d’autant plus volontiers après cet épisode étrange qui a vu l’accueil temporaire d’un neveu, blessé dans son corps et dans son âme, puis parti sans explication.
C’est sur place que Milan découvrira peu à peu la vérité et l’ampleur du drame familial mais aussi historique.Juste mesure pour ce roman, qui n’en rajoute pas dans le voyeurisme mais dit malgré tout les choses sans voile.
Malgré l’abondance des documents et l’atrocité révélée en littérature, on reste encore traumatisé et incrédule devant la capacité de l’homme à commettre de tels méfaits, pour suivre sans aucun questionnement les ordres de chefs inhumains, incapables de se rendre compte de l’ignominie. On comprend aussi la difficulté de vivre après de tels traumatismes.
Gaël Faye écrit ici un roman dur mais nécessaire.