Fraîchement débarqué en fac de lettre, errant sans but tel un post-ado mal fichu doté d’un style vestimentaire très approximatif et d’un sex-appeal indéfini, j’entrepris de me lancer dans une opération intellectuellement scabreuse, explorer la littérature classique française en démarrant par le commencement, l’œuvre culte de Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître. Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir une œuvre étonnamment drôle, moderne et philosophique, mais jamais ennuyante ou poussiéreuse. On y suit les pérégrinations de Jacques et son maître dont chaque rencontre est une aventure et chaque aventure offre une réflexion rigolote mais point sotte sur la vie, la mort ou l’amour. Les digressions rythment ce récit improbable, hirsute, dont on ressort émoustillés du cerveau, avec cette agréable impression de s’être amusé de la vie, sans jamais perdre son temps. Soit la plus belle démonstration que les vieux livres ne sont pas toujours chiants, parfois si, mais pas toujours...