Si tu pensais que le roman du XVIIIe siècle se limitait à des aventures bien structurées avec un début, un milieu et une fin, Jacques le Fataliste de Denis Diderot est là pour te prouver qu’on pouvait déjà faire du postmodernisme avant l’invention du mot.
L’histoire ? Alors là, bonne chance pour la résumer ! Jacques et son maître voyagent (où ? pourquoi ? Mystère) et discutent de tout et de rien, surtout de l’amour et du destin. Mais chaque fois que Jacques veut raconter ses propres amours, Diderot intervient, digresse, interrompt, fait parler des personnages secondaires, et te rappelle que de toute façon, tout est écrit d’avance. Fatalisme, ironie et joyeux chaos narratif garantis.
Le gros point fort ? Un OVNI littéraire en avance sur son temps. Diderot s’amuse à démonter les conventions du roman, joue avec le lecteur, brise le quatrième mur et nous balade dans une réflexion aussi brillante que déstabilisante. C’est une lecture unique, vivante, pleine d’humour et de dérision.
Le hic ? C’est du Diderot expérimental. Si tu aimes les histoires bien cadrées, ce livre va t’énerver. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, juste des dialogues et des réflexions qui partent dans tous les sens. Et le pire ? Diderot s’amuse à frustrer le lecteur en interrompant volontairement les moments où tu commences à vraiment vouloir savoir la suite.
Bref, Jacques le Fataliste, c’est une lecture aussi drôle qu’exaspérante, un livre où l’auteur s’amuse à te rappeler qu’il fait ce qu’il veut et que toi, lecteur, tu n’es qu’un pion dans son jeu littéraire. À lire si tu aimes les récits qui cassent les règles et les dialogues où la philosophie et l’absurde dansent un tango endiablé.