Très honnêtement, je ne sais pas pourquoi j'ai tant adoré cette oeuvre. Ma mère m'avait offert un trio de livres des sœurs Brontë et je venais de me farcir (c'est bien le mot) les hauts de hurlevent que j'ai détesté. J'entamais donc Jane Eyre avec l'enthousiasme d'un lycéen en S au moment de passer son bac de philo...
Mais cette œuvre m'a bouleversé et c'est l'un des rares livres que j'ai lu deux fois.
Pourtant, on part sur du chamalow. Je l'aime, mais il est si sombre ! De plus, il est vieux et riche, jamais il ne pourra m'aimer ! Et il l'aime elle ! Et je suis malheureuse...
Mais Brontë nous a fait nous attacher à Jane dès le départ en prenant son histoire dès son enfance malheureuse, où elle apprend l'amitié, le pardon, l'espoir.
Personnellement, je crois que c'est le côté bougon et froid de Rochester qui m'a plu ainsi que le côté méfiant, banal et respectable de Jane (quoi que j'ai eu envie parfois de lui dire 'fuck off la morale et la bienséance !! fonce !!´ Mais après tout, à époque différente, mœurs différentes, réactions différentes).
Je dois dire que je déteste les histoires d'amour. D'ailleurs, le premier homme qui ose m'appeler mon cœur se reçoit un regard du type 'je te conseil de ne pas répéter ce genre de niaiserie'. Ici, il n'y a rien de cela. Les mots d'amour sont des " elfes malicieux ", "rejeton de fée substitué à un enfant dans son berceau", des accusations de sorcellerie etc..
Et puis sans vouloir spoiler le futur lecteur, j'ai apprécié les étapes de l'évolution de Jane, les complications de son existence, les épreuves qu'elle a à subir bref, le fait que ce ne soit pas : Je suis une belle jeune femme, toi un beau jeune homme, on s'aime, on se fait la court et on se marie pour vivre heureux et faire plein de bébés.
Une histoire touchante et qui m'a touché. Très bien écrite (on s'en serait douté) - du moins en VF - avec du contenu et quelques sources de réflexion, notamment sur la question de la place de la femme dans la société.