Un polar assez mineur, mais pas pour autant raté, dans la riche bibliographie d'Agatha Christie.
Un ouvrage atypique également, puisque la romancière anglaise s'essaie au roman procédural, de la même manière qu'il existe des films de procès.
Dans ce récit découpé en trois actes, le dernier d'entre eux se déroule en effet au tribunal, où l'on assiste au défilé de témoins à charge et à décharge d'Elinor, une jeune héritière accusée d'avoir empoisonné sa jeune rivale Mary, dont était tombé amoureux son propre cousin Ronny, initialement (mais officieusement) engagé avec Elinor.
Dès le premier acte, on découvre le sort peu enviable de cette dernière, qui risque la peine capitale, puis Agatha Christie nous plonge à l'aide de flashbacks dans les évènements des mois précédents, peu avant le décès de la vieille Mme Welman, une veuve très malade, qui sent ses derniers jours arriver mais tarde à rédiger son testament.
La Reine du Crime signe un roman assez bref, dans lequel les personnages sont peu nombreux, juste assez pour alimenter les soupçons et permettre un certains nombre de fausses pistes, comme dans tout bon whodunit...
Le détective Hercule Poirot n'intervient qu'à partir du deuxième acte, mandaté par un jeune médecin de campagne persuadé de l'innocence d'Elinor, et qui convainc le petit génie belge de mener sa propre enquête, quelles qu'en soient les conclusions...
En définitive, "Je ne suis pas coupable" offre un moment plaisant, parvenant à surprendre le lecteur dans son issue (comme souvent), mais s'appuie sur des ficelles un peu trop récurrentes chez Agatha Christie pour se hausser au niveau de ses meilleurs romans policiers.
A noter que l'intrigue sentimentale prend beaucoup de place dans cet opus.