Je transporte des explosifs on les appelle des mots (extrait d'un poème de Mohja Kahf) présente 2 intérêts :
- le 1er est de proposer une poésie féministe et contemporaine (seconde moitié du XXème siècle)
- le second est de nous inciter à la réflexion sur le féminisme lui-même en tentant de caractériser le "poème féministe".
Des poèmes je me contenterai de dire qu'ils sont parfois violents, parfois intimistes, toujours touchants. L'émotion est un fil rouge qui permet de prendre place (si cela est réellement possible) dans le ressenti et l'imaginaire féminin.
Et par là, de concevoir une forme de radicalité dans la réaction à l'opprobre ou la domination subie.
Quant à la réflexion, elle est initiée par le préambule de Jan Clausen, poétesse et activiste féministe américaine.
Elle interroge sur la définition-même du féminisme en tentant de caractériser la "poésie féministe" :
- utile ;
- accessible ;
- spécifique, en abordant notamment l'oppression, le lesbianisme, l'oppression ;
- issue d'un processus collectif plus qu'égocentrique ;
- exempte de critique ;
- autosuffisante au sens où elle n'a pas recevoir la validation d'autres courants de la littérature.
De ces points de vue, l'écrivaine argumente et joue parfois alternativement les rôles d'avocat et de procureur.
A l'arrivée, la lectrice/ le lecteur n'aura certes pas de vérité mais nul doute qu'elle/il en retirera ses propres convictions.
Bref, cet essai / recueil est radical et interpelant et les poèmes en son sein véhiculent une charge émotionnelle puissante.
Une réussite !