J’ai achevé le quatrième tome de la Compagnie Noire : Jeux d’Ombres qui ouvre le cycle des livres du Sud. On retrouve Toubib et sa clique, plus très nombreux, sept pour être exact, lessivés par la guerre contre l’Empire et la confrontation contre le Dominateur.
Un énorme tome, encore une fois, j’ai adoré le concept de la quête dont on ne sait rien, j’ai adoré les tournures d’aventure qu’on y retrouve (les confins de l’empire, les cités joyaux, les marais, la montagne, Gea-Xle, le Temple), c’est très dépaysant, on en revient un peu aux sources comme dans le premier tome lorsque la Compagnie guerroie au service de la Dame. Toubib est toujours Toubib, mais avec il est devenu capitaine et il doit en assumer les responsabilités. Personnellement je préférais avant, mais cela apporte une évolution au récit qui prend en compte de nombreux problèmes comme le fardeau du commandement impliquant une vision plus globale des intrigues (puisqu’on n’est plus cantonné au simple point de vue d’un homme qui essaie juste de s’en sortir, mais bien à celui d’un chef qui doit prendre en compte la bien de la Compagnie) qui n’étaient pas soulevés à l’époque où Toubib était juste officier. On passe véritablement d’un témoin/spectateur à un acteur de premier plan des évènements.
On rencontre une belle branche d’autres personnages, Mogaba et ses Nars qui ont perpétué la tradition de la Compagnie, Mather et Cygne vieux vétérans obligés de reprendre du service, les dirigeants de Taglios dont on ne sait absolument rien et surtout
le retour des Asservis (putain je le savais tellement, quel kiff de retrouver Transformeur rallié à la Compagnie mais poursuivant ses objectifs personnels, le Hurleur régent inopiné des Marais ou encore Tempête, un des quatre dirigeants des Terres d’Ombres… il ne manque plus que le retour de Corbeau et la boucle est bouclée).
Les Maîtres d’ombres sont les nouveaux adversaires de la Compagnie, on ne sait pas vraiment ce qu’ils sont (ou plutôt on s’en doute sans jamais en être sûr), mais on sent qu’ils sont au courant de beaucoup d’éléments à venir (par exemple l’identité des compagnies franches).
Le style est toujours aussi bon, les introspections de Toubib sont toujours aussi intéressantes, Gobelin et Qu’un Œil vendent décidément toujours autant de rêve. Cette Compagnie Noire recherche son passé tout simplement parce que c’est la mission de l’annaliste, mais elle aura fort à faire en chemin, car certaines personnes redoutent le retour de la dernière Compagnie Franche de Khatovar… Place à de nombreux complots, chaque camp souhaitant préserver son intérêt sans pour autant prendre le tableau dans sa globalité. Retour aussi à la bonne fantasy militaire avec ses coups bas, ses feintes, ses affrontements de sorciers avec le siège de Couve-Tempête qui rappelle les assauts de Charme et de Génépi.
Le rythme sans être lent, se déroule vraiment sans trop se presser avant les cent dernières pages, et putain quelle fin de tome intense ! Tout s’enchaîne, un peu à la manière du tome 3, des combats de géants, des révélations qui font leur travail
(PUTAIN YES VOLESPRIT IS BACK MOTHERFUCKERS)
Ce qui m’a fait marrer durant la lecture de ce tome 4, c’est que je me suis dit, mouais il est super, mais pas au niveau des trois précédents qui -s’ils butaient sur certains aspects-, rattrapaient tout sur d’autres et jamais sur les mêmes. Mais au final, ce tome tient vraiment ses promesses et n’a absolument pas à rougir face aux autres, ce changement d’atmosphère et le dernier quart du volume sont justes énormes et renouvellent mon plaisir de lecture. Je suis vraiment admiratif du travail de Cook pour avoir pondu quatre tomes de très bonne qualité mais surtout de qualités différentes sans essouffler le lecteur et j’espère que ce constat se prolongera à l’entièreté de la saga mais on verra bien !