Je te préviens petit GI Joe en devenir, petit défenseur de la Liberté et de la Démocratie. Si tu lis ce livre, tu vas t'en prendre plein la gueule et t'en auras pour ton grade (j'ai pas pu m'empêcher).
Si t'es masochiste alors ça va. Et pour les autres, pour les anti-militaristes alors tout va bien. C'est un brin mélo, mais ça reste super violent (mentalement je parle).
Joe Bonham s'enrôle dans la guerre de 14/18 avec ses petits copains américains et anglais et se fait littéralement transformé en madeleine après qu'un obus lui tombe fatalement dessus. Il se retrouve cloué dans un lit d'hôpital, bandé de partout.
Dans la première partie du roman, chaque chapitre évoque un souvenir de son enfance et se termine par la découverte de l'amputation d'un de ses membres. Aveugle, sans mâchoire (impossible de parler), pas de nez, plus de visage, plus de bras, plus de jambes, ...
Bref, un gros morceau de barbaque qu'on maintient en vie uniquement pour l'avancée de la médecine militaire (merci l'armée). Joe va pourtant grâce aux vibrations captées dans sa chambre et à la chaleur du soleil, se constituer un calendrier et tenter de communiquer par ses propres moyens.
Ecrit bien avant Le Scaphandre et le Papillon (éditions Robert Laffont), ce qu'on lit n'est ni plus ni moins un locked-in syndrome. Le héros est enfermé à l'intérieur de son corps, qui peut s'avérer être une véritable prison dans laquelle même le suicide est impossible.
Trumbo vomit la guerre. Le livre est publié quelques jours avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il rencontre alors un franc succès, puis sera interdit, et de nouveau réédité. Un parcours de combattant pour une vision réaliste des nations qui poussent leurs enfants à se massacrer au nom d'une idée.
J'vous conseille de mater le film en complément, qui est tout aussi bon.
Fou, maso. Si vous en êtes, y'a pu qu'à.