Tour de force à plusieurs mains

L'anthologie à univers partagé "Wild cards", initiée par George R. R. Martin et quelques un(e)s de ses ami(e)s commun(e)s au milieu des années 80 a été conçue pour être découpée en trilogies, ou plutôt triades comme l'explique l'auteur dans sa courte postface très instructive.
Comme il dévoile quel ecrivain est derrière chaque héros principal et secondaire, et que certains As ou Jokers étaient sacrifiables et sacrifiés dès la gènése, prouvant encore une fois que personne n'est intouchable, que rien n'est tout noir ou tout blanc dans ce monde dystopique.

Et si les deux premiers tomes sont comme je l'ai déjà écrit, d'une belle homogénéité malgré la pluralité de plumes, ce troisième opus est à mon sens un véritable tour de force ! Car si dans les autres c'était plusieurs chapitres ayant une cohérence et des perso communs qui allaient et venaient sur plusieurs décennies d'abord, puis entre 1979 et 1986, ici tout le roman se déroule sur seulement 24h, le 15 septembre 1986, jour des 40 ans de la diffusion du virus takisien.

En ce Jour de la Donne, 24h de fiesta débridée dans New York où se mêlent Jokers, As, et normaux, le puissant Astronome qui a subit un revers dans le deuxième tome va mettre son plan à exécution pour tenter d'éliminer tous les plus puissants As qui lui ont mis des bâtons dans les roues. Et ça va saigner dans les deux camps !

Cette histoire, qui conclue brillamment cette première section des "Wild cards", est d'une construction complexe, plusieurs fils rouges se déroulant en parallèle ou s'entrecroisant pour certains, tout en étant d'une cohérence impressionnante. Chaque auteur connaît bien son ou ses personnages, ça a l'air de couler de source en dévorant les pages, mais quel boulot en amont et pour assembler tout ça sans faux raccords.

Comme pour les autres opus j'ai été happé par cet univers, d'autant plus que la plupart des protagonistes sont désormais familiers, et l'action menée tambour battant est d'une efficacité imparable.
Une grande réussite, jetez vous sur cette anthologie qui se bonifie de tomes en tomes, parole de fan de fantastique, au sens large du terme.