Lorsque je suis tombé sur le dernier Guillon, j’ai tendu le bras à la bibliothèque. Déjà, avant même la première ligne, je me suis dit « Enfin ». Là, on ne fait plus semblant avec des recueils de chroniques, non. Désormais on fait bien plus honnête, en assumant qu’on va parler de soi.
Ça ne change pas grand-chose à ses chroniques, mais c’est plus assumé.
Le fond alors ? Eh bien, il s’agit d’une sorte de journal intime ou l’actualité est commentée à la mode France Inter du matin, qui critique sans critiquer trop les puissants, mais qui donne quelques bons points et surtout beaucoup de paroles professorales et sentencieuses à l’égard de ses lecteurs-auditeurs. Les jalons sont assez simples, on parle du retour chez Ardisson et Bolloré, jusqu’au départ, viré (oui, encore).
Il faut bien reconnaitre que c’est particulièrement bien écrit. Il sait être drôle, le tout est en mode page-turner, c’est efficace, c’est rythmé, c’est journalistique. L’inconvénient principal, c’est que c’est trop page-turner. En enchainant les semaines, on s’aperçoit qu’il n’y a que quelques cibles auto-désignées (Le Pen, nadine Morano, Sapin, les Balkany, …) et beaucoup de mansuétudes vis—à-vis de beaucoup d’autres. C’est, finalement, assez triste de se plaindre d’un recul de la liberté d’expression et de se positionner, comme d’hab, en martyr, alors qu’on ne fait que s’attaquer aux même cibles désignées par l’employeur que tous les autres.
Et ce qu’on subit des féministo-comiques d’Inter avec résilience est plus dur à avaler avec Stéphane Guillon qui, s’il le voulait, pourrait avoir du talent.