Où diable est l'érotisme dans ce livre ?
Les scènes pornographiques que l'on y peut lire n'ont absolument rien d'excitant, contrairement à ce que j'ai pu lire ici, aveux de personnes détraquées ?
Non seulement elles sont sales et malsaines, mais en plus le style a finalement peu ou prou de la fameuse finesse dont on m'avait pourtant fait l'éloge.
Moi qui avais ouvert ce livre avec un sourire coquin, et bien je l'ai refermé avec une grimace de dégoût.
On ma bien eu, ce livre est une arnaque.
Non, décidément, au risque de paraître obtus et coincé, je ne suis pas fana pipi-caca.
La philosophie ? Prétexte fallacieux à l'étalage de délires et de fantasmes scatologiques d'un satyre déviant, abominables fruits pourris d'une imagination malade, la prétendue philosophie de ce livre n'est que le produit d'un cerveau taré qui tente péniblement (ou de manière bâclée, je ne sais pas) d'apporter un peu de profondeur à toute cette fange.
La subversion est donc ici tout à fait veule, soit elle est une fin en soi, un plaisir pervers de plus, soit elle n'est pour Sade qu'un moyen de lutter contre ce qui réprouve ses désirs malsains.
Nous avons donc à choisir entre l'hypothèse d'un être foncièrement malsain et répugnant, ou celle d'un pauvre jouisseur incontinent qui, par orgueil ou lâcheté, déguise ses faiblesses, ses tares morales, avec une mascarade d'idéologie.
Pourquoi Sade combat-il la religion et la morale ?
Tout simplement parce qu'elles représentent un frein à ses passions auxquelles il est totalement soumis, et il abhorre la vertu parce qu'elle le dépasse, qu'il ne la comprend pas, et qu'elle révèle par contraste l'humiliante réalité de sa crasse.
L'impur désire souiller le pur, c'est très commun.
La grossièreté de la pensée de Sade, entièrement dévouée à la fesse, explique pourquoi l'intrigue de Justine est aussi grotesque.
Sade emprunte maladroitement le procédé (tout à fait idiot) employé par Voltaire dans Candide : les pérégrinations d'une personne ingénue qui va de déboire en déboire.
En résumant : sans érotisme, sans finesse, sans style, sans idée, sans originalité.
Ceux qui y voient de l'originalité sont incultes ou de mauvaise foi, ceux qui y décèlent une idée (une philosophie, etc.) sont naïfs ou de mauvaise foi, ceux qui voient un style n'ont pas de goût ou sont de mauvaise foi, ceux qui y voient de la finesse sont grossiers ou de mauvaise foi, ceux qui y voient de l'érotisme sont déviants... ou de mauvaise foi.
Sade apprécie tant la merde qu'il y trempe sa plume, et sa tête en est farcie.
Si encore c'était bien tourné, bien construit, bien écrit... mais il n'en est rien.