CRITIQUE EN CONSTRUCTION
C'est comme un arbre aux boules de Noel brillantes: au début on est émerveillé, on y plonge son regard. Et ensuite les yeux se plissent et on commence à s'en lasser. Ainsi des aventures racontées dans Kapputt. Cela se transforme en un long enchainement de scènes et d'anecdotes, de durées variables et d'intérêts inégaux. 600 pages pour cela, c'est peut-être trop. Il y aurait encore des choses à raconter, encore et encore. Mais le livre en lui même devient de plus en plus insipide. Les images baroques, vives, crues, désespérées ou durement joyeuses s'accumulent et s'éclipsent. Tout s'éclipse. Il ne reste qu'une bouche qui parle à des personnages à peine esquissés qui s'en viennent et s'en vont, comme ça.
Je comprends l'intérêt, la beauté que l'on peut trouver à ce livre et ces images. Mais c'est comme être allé voir une exposition de tableaux et d'en sortir aveuglé par leur nombre, par toutes leurs couleurs, de commencer à voir se former une bouillie qui n'a plus la saveur des premières et fraîches impressions. Trop de ciels verts et de visages jaunes. Trop de princesses tristes et de soldats rigolards. L'eau trouble d'un pot à peinture une fois cette dernière réalisée et où repose le pinceau, raide et épuisé.