Saul Karoo est un riche consultant en scénario, « le Doc » est payé pour transformer une mauvaise histoire en film commercial ou parfois il mutile un texte de qualité pour en faire un script aseptisé. Dès les premières pages je sais que ce type de personnage ne peut être mon ami. Il est antipathique, égoïste et cynique. C’est un gros fumeur alcoolique dans l’incapacité à être ivre, du coup il fait semblant. Il ment tout le temps et ne souhaite rien faire correctement. Tout lui échappe, son mariage, son divorce, son fils adoptif, son assurance maladie, sa santé. Surtout il fuit l’intimité, il raconte à toute la planète qu’il aime son fils mais il le délaisse. Malgré tous ses défauts, Saul devient sympathique et, on tombe dans la dépendance. Plus encore, lorsque Saul Karoo visionne un chef d’oeuvre qu’il doit transformer en produit commercial, qu’il reconnait la voix de l’actrice, celle qui à l’âge de quatorze ans avait souhaité seulement l’entendre avant d’abandonner légalement son fils. Malgré qu’elle soit coupée au montage, «Doc » va en faire l’héroïne du film et il va l’aider… Ce roman est palpitant, drôle, hallucinant, extravagant. Je me suis régalé. Une fois de plus merci à Monsieur Toussaint Louverture, la maison d’édition.