A la question "quelles oeuvres traitant de la survie en camp de concentration pendant la 2nde guerre mondiale vous ont marquées ?" je répondais jusqu'à présent : si c'est un homme de Primo Levi, Au nom de tous les miens de Martin Gray, La vie est belle de Roberto Benigni.
A cette liste non exhaustive, je rajoute Kinderzimmer de Valentine Goby, sans hésitation.
Pour son personnage principal : une femme, résistante, enceinte. Pas une wonderwoman, mais juste une femme normale qui tente de survivre vers l'avenir.
Pour son principe narratif : un temps de conjugaison que l'on pourrait appeler le "présent imparfait". Nous sommes aveugles, plongés dans l'incertitude de chaque seconde future, comme si nous ne savions pas où le train mène les personnages, d'où s'échappent ces fumées qui s'élèvent au-dessus des baraquements.
Pour son angle d'approche de ce thème ô combien délicat et terrible : l'auteure ne se lance pas dans une description des horreurs, ni dans un manichéisme extrême. Elle fait preuve d'une empathie ciselée avec l'héroïne ; on découvre avec elle la peur et le froid, la faim et le partage, l'espoir et la désespérance, la misère inhumaine et la volonté surhumaine, le deuil et la maternité.
Le ton est juste, limpide.
Alors faut-il le lire ?
Oui. Simplement oui.