Humour & Cynisme
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le 1 janv. 2013
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Définir Roald Dahl comme un auteur jeunesse serait oublier une immense partie de son travail pour les jeunes adultes et adultes avertis, cette dernière catégorie étant celle du présent livre Kiss Kiss. Il s'agit d'un recueil de nouvelles à l'humour (franchement) noir, au cynisme grinçant (à s'en déchausser une molaire ou deux), et à la chute souvent inattendue. Celle qui est la plus réussie est certainement celle d'Un Beau Dimanche, avec les paysans et le faux-curé amateur de meubles anciens, car la chute part d'un bon sentiment auquel on ne peut rien reprocher (ils ont
démoli l'armoire pour qu'il puisse mieux embarquer les pieds du meuble
...), et c'est ce qui fait tout le charme de l'ironie. Clairement, les autres chutes, plus "méchantes", ne plaisent pas tant. Et pour ces chutes, on dit bien "souvent" inattendue, car lorsqu'on a "pigé le truc" avec les premières histoires, difficile de ne pas deviner quelques fins de nouvelles suivantes : on sait que quoiqu'il arrive, cela va (très) mal finir (et subjectivement, cela a complètement gâché l'histoire Cochon, ayant deviné dès le départ que ce végétarien
finirai en steak
...). Aussi, l'énorme coup de gueule sera les personnages qui sont gonflants : les femmes sont soumises (
une femme qui n'a pas le droit de fumer car cela dégoûte son mari, une femme torturée par son mari qui aime l'impatienter alors qu'elle a la phobie du retard, une autre qui se fait traiter d'idiote dès qu'elle s'inquiète pour son bébé... et on en passe
), et les hommes sont bêtes à manger du foin (
un immonde qui fait brûler vivant un pauvre chat, un manipulateur-arnaqueur de paysans, un monstre qui transforme son bébé en mutant-abeille, un autre qui s'imagine mangé vivant par une femme, un autre qui sait qu'on vend de la viande d'hommes mais va quand même visiter l'usine...
Franchement, le niveau...). Évidemment, on sait que les clichés servent aux histoires et ne sont pas forcément le reflet d'une idéologie de l'auteur (on pourrait vite le taxer d'être misanthrope, à lire au premier degré), mais il faut bien avouer que cela entache le plaisir de la lecture. Seules exceptions à ces règles, la Logeuse maître de sa maison, qui nous fait un drôle de remake de Arsenic et Vieilles Dentelles en version taxidermie, et les paysans qui sont les seuls braves gars du roman (ça fait peu). On passera sur les chutes de Une histoire vraie (la chute qui aurait dû être
l'identité du bébé
arrive bien trop tôt, à mi-histoire à peine, et la suite n'intéresse pas) et Champion du monde (on cherche encore où est le caractère étonnant de la chute, d'une platitude et longueur affligeantes). Seul Un beau dimanche (avec sa fin sympathique) m'a subjectivement plu sur les onze nouvelles. On préfèrera donc chez Roald Dahl ses nouvelles plus "douces" de Tel est pris qui croyait prendre, et bien entendu ses livres jeunesse, incontournables.
Créée
le 15 nov. 2020
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