Quand j'ai commencé Kraken, je me suis dit que ça allait dépoter... Un jour, le kraken conservé au Museum des Histoires Naturelles de Londres disparaît. Très mystérieusement puisque la bestiole, conservée dans un aquarium plein de formol et plutôt encombrante passe difficilement inaperçue. Billy, conservateur spécialisé dans les céphalopodes et qui a eu l'insigne honneur d'embaumer la créature, ni plus que les enquêteurs envoyés sur place n'y comprennent quelque chose à cette affaire. Il s'avère que mini-cthulhu attire beaucoup de convoitises, entre autre d'une secte vouant un culte au kraken et un méchant que l'on appelle "Le Tatoué".
Bref, ça s'annonçait super bien : une enquête paranormale avec des références lovecraftiennes. Miam ! En vrai, on se perd complètement dans l'imbroglio foutraque que construit l'auteur, avec une sorte de Londres parallèle, à la Neil Gaiman mais en plus compliqué. Ça m'a donné l'impression d'être la version adulte de son roman jeunesse Lombres. Sauf que Lombres fonctionne, Kraken ne fonctionne pas. L'intrigue au final n'est pas bien passionnante, est bourrée de scènes d'actions dans lesquelles je n'ai trouvé aucun intérêt.
Ma suspension de crédulité n'a pas suivi Miéville dans les méandres de ce Londres loufoque ; on sent pourtant que l'auteur l'aime, cette ville, c'est donc bien dommage. Dans ce côté-là, j'ai été bien plus agréablement surprise par sa nouvelle Compte-rendu de certains événements survenus à Londres, publiée dans le 53ème Bifrost.
J'ai été déçue d'autant plus que je m'attendais vraiment à prendre mon pied. Autant je m'étais laissé porter dans la foisonnante Nouvelle-Crobuzon avec Perdido Street Station, autant là je suis restée sur le quai. Ceci ne m'empêchera de lire les autres bouquins de l'auteur, qui, il faut le dire, a un style que j'aime beaucoup et une imagination débordante.
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